Voici l’été, les vacances, du temps de cerveau disponible. Quel bouquin met-on dans la valise ? Quel bouquin va accompagner nos rêveries sur la plage ? Quel bouquin nous emportera au loin si, pour toutes sortes de raisons, cette année on reste à la maison ? Voici les conseils de lecture estivale de notre rédaction.
Nos journalistes _ Blandine Hutin, Muriel Mingau, Pascale Fauriaux et Rémi Bonnet _ se sont penchés sur une question cruciale pour qui a envie de s'évader au travers de beaux voyages littéraires cet été : Quel livre emporter sur la plage ? Quel livre vous fera voyager même si vous restez chez vous cet été ?
Les livres choisis par Blandine HutinSe dépayser. Le dernier thé de maître Sohô, de Cyril Gely. Le Japon, au XIXe siècle. Ibuki n’a qu’un rêve : devenir samouraï. Elle se rend auprès de maître Sohô, soldat devenu expert en thé. Quelle voie choisir, alors que l’empereur décide de dissoudre l’ordre des samouraïs, celle du sabre ou du thé ? (Arléa, 200 pages, 18 €)Se faire un film. Un cœur outragé, de Philippe Torreton. Sa carrière a fait long feu, ce qui laisse le comédien Albert Stefan fort dépourvu la période de vache maigre venue. Au point qu’il s’imagine un double qui lui permettra de se venger de ce monde ingrat du cinéma. Au point d’en devenir prisonnier ? (Calmann Lévy, 190 pages, 19,90 €)Revenir aux sources. L’origine des larmes, de Jean-Paul Dubois. Quand un homme, qui vient de tuer par balles son père déjà mort, est condamné à suivre une thérapie, cela offre l’occasion d’un retour aux origines doux-amer, sans concessions, souvent cruel, parfois drolatique. Comment concilier la vie avec la mort ? (Editions de l’Olivier, 246 pages, 21 €)
Le livres choisis par Muriel MingauRencontre entre deux cultures. Avec Les Règles du Mikado, de l’auteur italien Erri De Luca, on part en montagne. Ici, un anti-héros, de 70 ans, y séjourne, sous une tente. Une gitane en fuite lui demande refuge. Il l’accueille. S’engage entre le vieil homme et la gitane un magnifique dialogue. Leurs deux mondes, deux cultures, se révèlent ainsi. Puis, le récit bascule dans un autre registre, surprenant. Erri De Luca rend sensible la profondeur des êtres et de leurs questionnements. Une belle lecture qui invite à accueillir la vie, méditer… (Gallimard, 156 pages, 18 €)Voyage dans l’espace et le temps. Agnès Clancier a vécu en Australie. Elle s’est passionnée pour l’histoire de sa colonisation britannique au XVIIIe siècle à partir d’un camp pénitentiaire, lui consacrant un roman, Port Jackson (Gallimard). Aujourd’hui, avec Dans le rêve de l’arbre creux, elle s’intéresse aux Aborigènes. Elle raconte l’histoire d’une anglaise fuyant la colonie pénitentiaire de Sydney. Elle est recueillie par des Aborigènes dont elle adopte le mode de vie. Passionnant. (Editions du Sonneur, 240 pages, 18 €)L’appel des mers. Figures de proue, de Claudio Magris, est un essai et un beau livre, magnifiquement illustré de figures de proue. A l’avant des navires, elles étaient censées conjurer les dangers de la mer. Ecrit avec passion et érudition, ce livre resitue ces figures dans l’Histoire, la mythologie, l’imaginaire. (L’Arpenteur, 158 pages, 19 €)
Les livres choisis par Pascale FauriauxSe rafraîchir. Sur l’île, d’Elizabeth O’Connor. Un petit coin de terre battu par les tempêtes, au large du pays de Galles. En cet automne qui précède la Seconde Guerre mondiale, Manod, 18 ans, rêve de devenir professeure sur le continent. Le rêve se renforce quand débarquent deux ethnologues. (Traduit de l’anglais par Claire Desserrey, JCLattès, 272 pages, 21,90 €)Se réchauffer. Soleil d’or, de Jacky Durand. Une histoire d’amour qui résiste au temps et à l’attente : François et Anna se sont rencontrés dans le chaos de la Seconde Guerre mondiale, qui les sépare aussi. C’est sur une île enchantée de la Méditerranée que François va attendre et espérer… (Flammarion, 272 pages, 19,90 €)Voyager. Journal d’Arizona, de Chantal Thomas. Partir, découvrir, se découvrir : la formule magique fonctionne à merveille avec ce récit de la Française, partie enseigner à l’Université de Tucson au début des années 1980. (Seuil, 184 pages, 21 €)Voyager encore. Highlands, de Jérôme Magnier-Moreno. Une fuite vers l’Ecosse et l’insouciance : l’architecte paysagiste voyage en train, en autocar et à pied et consigne paysages, émotions et réflexions en mots et en peintures. (Gallimard, 124 pages, 23 €)
Les livres choisis par Rémi BonnetPour se souvenir. Les célébrations des quatre-vingts ans du Débarquement de Normandie sont passées, mais cela n’empêche pas de relire, avec émotion, les témoignages de vétérans du D-Day, recueillis patiemment, sans jugement, par la journaliste du Monde Annick Cojean. (Grasset, 176 pages, 18,50 €)Pour frissonner dans les rues de Gênes. Le duo d’écrivains italiens Antonio Paolacci et Paola Ronco viennent de publier un polar passionnant au point de départ insolite : un jour de messe, un fidèle s’écroule à cause d’une hostie empoisonnée ! Un beau prétexte pour découvrir les villes du vieux centre de Gênes, guidés par une galerie de personnages hauts en couleur ! (Payot Rivages, 380 pages, 22,50 €).Pour se promener dans l’Histoire de France. Violaine Huisman vise haut avec ce nouveau roman qui peut se lire à la fois comme une histoire familiale, mais aussi comme un parcours incarné dans les méandres de l’Histoire de France des soixante dernières années. Impressionnant. (Gallimard, 280 pages, 19 €)
