Alors que les efforts de médiation menés par le Qatar, les Etats-Unis et l’Egypte se heurtent jusque-là aux exigences des deux camps, la guerre menace de prendre une dimension régionale avec des échanges de tirs quotidiens entre l’armée israélienne et le Hezbollah, à la frontière nord d’Israël avec le Liban, qui ont connu une brusque intensification jeudi.
Les infos à retenir
⇒ Poursuite des pourparlers en vue d’un cessez-le-feu à Gaza
⇒ Cisjordanie : un raid israélien fait sept morts dont cinq membres du Hamas
⇒ Des salves de roquette ont été tirées depuis le nord Liban par le Hezbollah
Israël a déclaré, vendredi 5 juillet, que des "écarts" restaient à combler dans les discussions en vue d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et d’un accord de libération des otages, mais qu’il enverrait "la semaine prochaine" une délégation pour poursuivre les pourparlers avec des médiateurs qataris.
Après le retour, vendredi soir en Israël, du chef des services de renseignement israéliens, David Barnea, qui s’est entretenu à Doha avec des responsables qataris, le bureau du Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a annoncé qu’une "équipe partira la semaine prochaine pour poursuivre les négociations" au Qatar.
Le Hamas a annoncé, dans un communiqué vendredi, que cinq de ses hommes avaient été tués "par balle" dans le camp de réfugiés de Jénine. L’armée israélienne a dit, de son côté, avoir mené une "opération antiterroriste" dans cette zone au nord de la Cisjordanie occupée depuis 1967.
Le ministère de la santé de l’Autorité palestinienne a fait état de sept morts au total, âgés de 19 à 54 ans. D’après les données du ministère, douze Palestiniens ont été tués en quarante-huit heures en Cisjordanie. A ce bilan s’ajoutent un enfant et une femme, tués lundi 1er juillet lors d’une incursion israélienne dans la région de Tulkarem, également dans le nord du territoire. L’armée israélienne a déclaré avoir mené une opération pour repérer des "terroristes responsables de l’attaque contre des soldats". "Durant l’opération antiterroriste, des échanges de tirs ont eu lieu avec des terroristes dans le secteur", a-t-elle précisé dans un communiqué. Elle a ajouté avoir visé, avec une "frappe aérienne", une "cellule terroriste armée".
Le Hezbollah libanais a déclaré avoir lancé plusieurs salves de roquettes sur le nord d’Israël vendredi soir, au lendemain d’une brusque escalade des violences transfrontalières qui fait redouter un nouveau conflit dans la région. Dans des communiqués distincts, le Hezbollah a annoncé vendredi avoir lancé "des salves de roquettes de type katioucha" sur le village agricole de Margaliot et deux positions militaires frontalières, en représailles "aux attaques de l’ennemi contre des villages et habitations du sud".
L’armée israélienne a déclaré dans un communiqué que deux de ses soldats avaient été légèrement blessés "par des projectiles tirés vers la localité frontalière de Kyriat Shmona", ajoutant qu’ils ont été transportés à l’hôpital. Elle a dit avoir frappé en riposte "la source des lancements" et tiré à l’artillerie sur plusieurs régions du sud du Liban. Vendredi, l'ONU a de nouveau exprimé son inquiétude face à une possible extension au Liban de la guerre à Gaza, se disant "profondément préoccupée par l’augmentation de l’intensité des échanges de tirs" la veille, "ce qui accroît le risque d’une guerre à grande échelle".
Le président américain Joe Biden et Benyamin Netanyahou "se verront probablement quand le Premier ministre" israélien sera à Washington fin juillet, a dit vendredi la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, sans plus de détails. Le dirigeant israélien a été invité à prononcer un discours devant le Congrès américain le 24 juillet. Les deux hommes, dont la relation est notoirement compliquée, ont eu jeudi un échange téléphonique consacré aux négociations en cours sur un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, accompagné d’une libération des otages.
Le patron de l’OMS a averti que le manque de carburant faisait courir un risque "catastrophique" au système de santé de Gaza, déjà mis à mal par la guerre qui fait rage sur le territoire palestinien. "Seulement 90 000 litres de carburant sont entrés à Gaza hier (mercredi)", a écrit jeudi soir le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus sur le réseau social X. Le secteur de la santé, à lui seul, a besoin de 80 000 litres par jour "ce qui oblige l'ONU -y compris l’OMS- et leurs partenaires à faire des choix impossibles", assène-t-il.
David Lammy, nommé chef de la diplomatie après la victoire des travaillistes aux élections législatives britanniques, a dit qu’il allait "s’atteler […] à soutenir un cessez-le-feu immédiat (à Gaza) et à faire sortir les otages", dans sa première prise de parole après sa nomination vendredi, s’inscrivant ainsi dans la continuité de son prédécesseur. "Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir au niveau diplomatique pour aider Joe Biden à obtenir ce cessez-le-feu", a-t-il ajouté depuis le Foreign Office. La politique du nouveau gouvernement travailliste britannique devrait s’inscrire dans la continuité des conservateurs concernant la guerre entre Israël et Gaza.