« Je ne vois pas d’autre issue que la détention. » Le scénario carcéral, évoqué par le parquet de Cusset au cours des réquisitions, est devenu réalité. Jeudi, au terme d’une comparution immédiate, un Cussetois de 24 ans a été condamné à vingt mois de prison ferme, puis écroué.
Casier judiciairePlacé sous mandat de dépôt depuis mercredi, il est arrivé sous escorte dans le box des prévenus afin de répondre une nouvelle fois d’un acte de refus d’obtempérer à une sommation de s’arrêter en récidive, conduite d’un véhicule malgré la suspension de son permis et usage de cannabis.
Tout cela, alors même que plusieurs condamnations de cette nature figurent à son casier judiciaire et qu’il venait d’être condamné mardi, en correctionnelle, dans ce même tribunal, à six mois de prison ferme avec mandat de dépôt à effet différé et quatre autres mois ferme pour deux dossiers émaillés de délits routiers remontant à 2022 et 2023.
Une nouvelle série d’infractions datant du vendredi 28 juin 2024 et encore en lien avec le volant l’a conduit à nouveau en correctionnelle jeudi. Vers 20 heures, ce soir-là, des policiers de la brigade anticriminalité avaient contrôlé une BMW arrêtée sur un chemin à Cusset et à bord de laquelle se trouvaient trois personnes.
Connu des services de policeSelon les fonctionnaires, le prévenu qu’ils avaient formellement reconnu fumait un joint au volant. Il avait ensuite pris la fuite en voiture. Ce n’est que quelques jours plus tard qu’il s’était présenté au commissariat de Vichy, afin de « pointer » comme l’y oblige un contrôle judiciaire pour d’autres faits. Il avait alors été placé en garde à vue et s’était défendu d’avoir consommé du cannabis le soir du 28 juin.
« C’était un copain à l’arrière qui fumait », avait-il justifié. Une déclaration qu’il a maintenue à l’audience correctionnelle, reconnaissant avoir conduit la BMW et refuser d’obtempérer, mais pas l’usage de cannabis.
Relaxe sur l’usage de cannabis« Il y a deux autres occupants dans ce véhicule. Est-ce que les policiers ont pu commettre une erreur ? On n’a rien dans le procès-verbal pour corroborer », a plaidé Me Mahnane pour la défense.
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet en condamnant Nabil Touidjni (*) à seize mois de prison ferme, auxquels s’ajoute une révocation partielle à hauteur de quatre mois d’un sursis probatoire prononcé par la justice lors d’une précédente condamnation en mai 2022 et le maintien en détention. La justice l’a, en revanche, relaxé de la prévention d’usage de stupéfiants.
Estelle Dissay
(*) Conformément à la charte du groupe Centre France, l’identité du prévenu est publiée à partir d’un an de prison ferme avec mandat de dépôt ou deux ans sans mandat de dépôt.
