L’armée israélienne a bombardé, ce jeudi 4 juillet, la bande de Gaza où des combats font rage à Choujaïya, dans le nord, et à Rafah, dans le sud, après un ordre d’évacuation dans cette région qui a poussé des dizaines de milliers de Palestiniens à un nouvel exode. A la frontière avec le Liban, les échanges de tirs entre l’armée israélienne et le Hezbollah, le puissant mouvement islamiste allié du Hamas palestinien, font redouter une extension de la guerre. Tsahal a fait état d’alertes aux roquettes et aux incursions aériennes partout dans le nord d’Israël, jusqu’au plateau du Golan occupé.
Les infos à retenir
⇒ Le Hezbollah libanais dit avoir attaqué Israël avec des drones et plus de 200 roquettes
⇒ Le Hamas dit avoir envoyé aux médiateurs des "idées" pour arrêter la guerre à Gaza
⇒ Des dizaines de milliers de Palestiniens fuient le sud de Gaza
Le Hezbollah a déclaré avoir tiré plus de 200 roquettes et des drones explosifs sur le nord d’Israël, ce jeudi, en représailles à la mort dans le sud du Liban d’un haut commandant du mouvement, tué dans une frappe israélienne. Cette dernière a par la suite annoncé avoir frappé en riposte des positions dans le sud du Liban après avoir fait état d’alertes aux roquettes et aux incursions aériennes partout dans le nord d’Israël, jusqu’au plateau du Golan occupé.
"Dans le cadre de la riposte à l’attaque et à l’assassinat perpétrés par l’ennemi" à Tyr, dans le sud du Liban, le Hezbollah a attaqué cinq positions sur le plateau syrien du Golan annexé par Israël et dans le nord d’Israël avec "plus de 200 roquettes de différentes sortes", selon un communiqué du mouvement chiite libanais. Le Hezbollah a également dit avoir mené une "attaque aérienne avec un escadron de drones explosifs" contre huit positions militaires dans le nord d’Israël et sur Golan.
"A la suite des sirènes déclenchées dans le nord d’Israël, de nombreux projectiles et appareils aériens suspects ont traversé la frontière entre le Liban et le territoire israélien", a indiqué de son côté l’armée israélienne dans un court communiqué. "L’armée est en train de frapper des sites de lancement dans le sud du Liban", a-t-elle précisé. Le mouvement libanais avait déjà tiré, mercredi, une centaine de roquettes en Israël en riposte à la mort du commandant Mohammed Neemeh Nasser (Hajj Abou Neemeh) dans une frappe israélienne dans le sud du Liban.
Le Hamas a affirmé mercredi avoir envoyé aux médiateurs de nouvelles "idées" pour mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza. Dans un communiqué du cabinet du Premier ministre Benyamin Netanyahou, Israël a confirmé qu’il "évaluait" des "commentaires" du Hamas sur un accord visant à une libération des otages retenus à Gaza et qu’il répondrait aux médiateurs.
Le Hamas a déclaré avoir "échangé quelques idées avec les frères médiateurs dans le but de mettre un terme à l’agression contre (son) peuple palestinien". Le Hamas a précisé mercredi soir avoir évoqué ce sujet avec des responsables du Qatar et d’Egypte et eu des contacts avec la Turquie. Ismail Haniyeh, le chef du Hamas, "a pris contact avec les frères médiateurs au Qatar et en Égypte au sujet des idées que le mouvement discute avec eux" en vue d’un accord pour mettre fin à la guerre à Gaza, a indiqué le mouvement dans un communiqué. Le chef du Hamas a également discuté avec "des responsables turcs […] des derniers développements", précise le texte.
Des dizaines de milliers de Palestiniens ont fui le sud de la bande de Gaza après un ordre d’évacuation d’Israël, qui fait craindre une nouvelle offensive d’envergure dans cette partie du territoire palestinien, soumis mercredi à de nouveaux bombardements israéliens. Environ 250 000 personnes, selon l'ONU, sont visées par l’ordre d’évacuation émis lundi par l’armée après des tirs de roquettes vers Israël.
Israël a approuvé la saisie de 1 270 hectares de terres en Cisjordanie occupée, la plus importante saisie de terres en territoire palestinien depuis trois décennies, selon l’organisation israélienne "La Paix maintenant". Ces terres, situées dans la vallée du Jourdain, ont été déclarées "propriété du gouvernement" par l’autorité israélienne en charge des affaires foncières dans les Territoires palestiniens fin juin, selon des documents officiels consultés par l’AFP mercredi.
Il s’agit d’une saisie record depuis les accords de paix d’Oslo (1993), a affirmé cette organisation anti-colonisation dans un communiqué. "La taille de la zone […] est la plus grande depuis les accords d’Oslo, et l’année 2024 marque un pic dans l’étendue des déclarations de terres d’Etat." La décision israélienne "est un pas dans la mauvaise direction", a déclaré Stéphane Dujarric, le porte-parole du secrétaire général de l'ONU. "La direction dans laquelle nous voulons aller est de trouver une solution négociée à deux Etats", israélien et palestinien.
Depuis le début de l’année, le gouvernement israélien a officiellement saisi 23,7 km2 de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. Il avait annoncé, le 22 mars, la saisie de 800 hectares de terres en Cisjordanie en vue d’y bâtir de nouvelles colonies.
L'ONU a dénoncé mercredi des informations faisant état d’abus "inacceptables", voire de tortures, subies par des détenus palestiniens depuis l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre et la guerre à Gaza, et exigé une enquête. Les Nations unies expriment depuis longtemps leurs inquiétudes quant aux conditions de détention des Palestiniens dans les prisons israéliennes. La situation semble cependant s’être aggravée depuis le début de la guerre.
Interrogé sur un récent cas où l’armée israélienne a reconnu que des soldats avaient attaché un Palestinien blessé sur un véhicule militaire lors d’un raid dans la ville de Jénine, en Cisjordanie occupée, le Haut-commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, a répondu qu’il fallait "absolument une enquête transparente et indépendante à cet égard pour qu’on puisse savoir ce qui s’est passé, et pour faire en sorte que ceux qui ont commis ces actes soient traduits en justice".
Un soldat a été tué et un autre blessé mercredi dans une attaque au couteau à Karmiel, dans le nord d’Israël, a annoncé la police. L’assaillant a été tué par le militaire qui a perdu la vie, selon les médias israéliens. "L’agresseur à Karmiel était un citoyen arabe israélien de Nahf", village au nord d’Israël, a déclaré à l’AFP un porte-parole de la police. "L’un des deux soldats lui a tiré dessus", a-t-il ajouté.
Le soldat décédé, âgé de 19 ans, est celui qui a tué l’auteur de l’attaque au couteau, selon les médias israéliens Ynet et Times of Israël. Il s’agit d’une "attaque terroriste présumée", avait indiqué un peu plus tôt dans la journée le porte-parole de la police dans un communiqué, laissant entendre qu’elle est liée au conflit israélo-palestinien. L’assaillant a été "neutralisé sur place" et sa mort a ensuite été confirmée, ajoute le communiqué.
Cinq Palestiniens ont été tués dans deux opérations de l’armée israélienne en Cisjordanie occupée, ont indiqué mercredi des sources israéliennes et palestiniennes. Quatre Palestiniens ont péri dans une opération nocturne menée dans le camp de réfugiés de Nour Shams, près de la ville de Tulkarem, a indiqué le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne dans un communiqué.
Selon l’agence de presse officielle palestinienne Wafa, les quatre hommes, âgés de 20 à 25 ans, ont été tués par une frappe de drone israélien sur ce camp situé dans le nord de la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. "Un appareil aérien des forces israéliennes a frappé une cellule terroriste dans la région de Nour Shams alors que ses membres préparaient un engin explosif", a indiqué l’armée israélienne dans un communiqué, confirmant quatre morts.