Sauf grande surprise, les travaillistes devraient gagner les élections législatives au Royaume-Uni et ainsi revenir au pouvoir après 14 ans de disette. Loin des outrances d’un Jeremy Corbin, complètement marxiste, la ligne actuelle, portée par Keir Starmer, est beaucoup plus libérale et pro business. Les Travaillistes ont compris que la pauvreté se réduit par la création de richesse et que la situation sociale s’améliore par la productivité.
Alexis Karklins-Marchay a ainsi collecté quelques extraits du programme travailliste, qui montre un parti souvent plus libéral que la droite française.
Je partage ici quelques grandes orientations de son programme économique. Attention, âmes françaises s’abstenir. Voici un parti de centre-gauche qui se dit pro-business. Oui, vous avez bien lu. Pro-business.
« Une croissance économique soutenue est le seul moyen d’améliorer la prospérité de notre pays et le niveau de vie des travailleurs. C’est pourquoi il s’agit de la première mission du Parti travailliste au sein du gouvernement. Cela signifie qu’il faut être favorable aux entreprises et aux travailleurs. Nous sommes le parti de la création de richesses ».
« Nous adopterons une nouvelle approche de la gestion économique – la securonomie – qui comprend que la croissance durable repose sur une base large et des fondations solides. Notre approche dépendra d’un État dynamique et stratégique. Cela ne signifie pas un gouvernement toujours plus grand, mais un gouvernement plus actif et plus intelligent qui travaille en partenariat avec les entreprises, les syndicats… »
« Les travaillistes mettront fin au chaos et soutiendront les entreprises grâce à un environnement politique stable, en renforçant nos institutions économiques et en donnant aux investisseurs la certitude dont ils ont besoin pour alimenter la croissance… Nous utiliserons stratégiquement les investissements publics là où ils peuvent débloquer des investissements supplémentaires du secteur privé, créer des emplois et fournir un retour sur investissement pour les contribuables ».
« Le pays reste trop centralisé, et le potentiel économique de trop de régions et de communautés est ignoré. Notre marché du travail ne parvient pas à fournir des emplois sûrs et, par conséquent, pour un trop grand nombre de personnes, le travail ne paie pas ».
« Le régime fiscal des entreprises est important pour les investisseurs. Ce ne sont pas seulement les taux d’imposition qui comptent, mais aussi la certitude […] Nous nous engageons à organiser un événement fiscal majeur par an, afin d’avertir les familles et les entreprises des politiques fiscales et de dépenses. Nous publierons une feuille de route sur la fiscalité des entreprises pour la prochaine législature, ce qui permettra aux entreprises de planifier leurs investissements en toute confiance ».
« Le Parti travailliste plafonnera l’impôt sur les sociétés à son niveau actuel de 25 %, le plus bas du G7, pour toute la durée de la législature, et nous agirons si les changements fiscaux dans d’autres pays représentent un risque pour la compétitivité du Royaume-Uni.
Nous maintiendrons un système permanent d’amortissement intégral pour les investissements en capital et la déduction annuelle pour investissement pour les petites entreprises. Nous donnerons aux entreprises plus de clarté sur les critères d’éligibilité aux abattements afin d’améliorer les décisions d’investissement des entreprises. Le système actuel de taux d’imposition des entreprises décourage l’investissement, crée de l’incertitude et fait peser une charge excessive sur nos rues commerçantes ».
Je termine avec un terme absent du vocabulaire économique français dans la bouche des politiques : productivité !
« La croissance et l’augmentation de la productivité dépendent de la fraîcheur de la pensée et des nouvelles idées. La Grande-Bretagne compte de nombreuses entreprises de pointe, mais l’innovation doit être convertie en succès commercial dans tous les coins de notre pays. Le Parti travailliste fera de la Grande-Bretagne le meilleur endroit pour créer et développer une entreprise.
Tout cela est très éloigné du populisme socialiste de Boris Johnson, qui a contribué à tuer le Parti conservateur.
Jour d’élections au Royaume-Uni.
Les Travaillistes en route pour leur plus grande victoire à la Chambre des Communes depuis 1832…
Je partage ici quelques grandes orientations de leur programme économique. Attention, âmes françaises s’abstenir. Voici un parti de… pic.twitter.com/pLWSzGwwF0— Alexis Karklins-Marchay (@alexiskarklins) July 4, 2024