D’après les données disponibles sur la plateforme Cyclades du ministère de l’Éducation nationale, compilées par le Snes-FSU, principal syndicat des collèges et lycées, 635 des 5.122 postes ouverts cette année au Capes externe public (Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré) n’ont pas été pourvus. Soit 12,3% des postes.
Élisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa, considère que « même si l’année dernière, on était à 16 % de postes non pourvus, cela ne peut être considéré comme une amélioration, car ce sont toujours les mêmes disciplines touchées, à savoir les mathématiques, les lettres, l’allemand, l’anglais. Elles cumulent depuis plusieurs années les postes non pourvus ».
Math et physique, les plus impactésLes mathématiques (209 postes non pourvus, contre 250 l’an dernier), la physique-chimie (142, contre 108 l’an dernier), l’allemand (90, contre 119 l’an dernier), les lettres modernes (78, contre 149 l’an dernier) ou les lettres classiques (33, contre 93), traditionnellement déficitaires, sont encore très impactés cette année. « C’est peut-être plus difficile de donner du sens auprès des élèves en mathématiques ou en physique-chimie. Contrairement à des disciplines comme la philosophie, la SVT ou l’histoire géographie où on est plus dans le concret, dans le réel, dans le quotidien, ce qui répond peut-être davantage aux appétences aujourd’hui des élèves et des enseignants », estime Élisabeth Allain-Moreno.Les résultats d’autres concours du second degré ne sont pas encore connus.
Professeurs contractuels recrutés« Après, reprend la syndicaliste de l’UNSA, de façon plus générale, sur ces dernières années, le déficit d’attractivité des concours de l’éducation nationale dans le second degré, mais aussi dans le premier degré, s’est accentué. Ce n’est pas satisfaisant du tout parce que l’objectif, c’est vraiment d’infléchir la courbe. On ne peut pas rester avec une courbe qui s’est stabilisée en deçà des besoins et bien en deçà. Cela augure d’une rentrée qui va se préparer difficilement, notamment dans certaines disciplines avec la mise en place de groupes de niveau au collège qui nécessitent un volume supplémentaire d’enseignants en lettres et en mathématiques. Cela va être très difficile, car on ne les a pas, ces enseignants ».« Le fait que certains postes ne soient pas pourvus aux concours ne signifie pas pour autant qu’il manquera des enseignants dans les établissements à la rentrée », car les rectorats recrutent également des professeurs contractuels, qui n’ont pas passé les concours, a fait valoir de son côté le ministère de l’Éducation.
Nicolas Faucon