«Nous comprenons les inquiétudes, nous le comprenons, le président n'a pas passé une bonne nuit», a déclaré le 2 juillet à la presse la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre, avant d'assurer que le dirigeant américain savait «comment faire son travail».
Interrogée sur la publication de dossiers médicaux plus détaillés que les résumés de son examen physique annuel rendus publics, il lui a été demandé si l’actuel président passerait un test cognitif. Un tel examen «n’est pas justifié», a-t-elle tenté de faire valoir, avant de répondre par la négative à la question de savoir si Joe Biden était «handicapé» ou atteint «d'Alzheimer, d'une forme quelconque de démence ou d'une maladie dégénérative».
Ces derniers jours, de nombreux hauts responsables démocrates ont reconnu que les inquiétudes concernant la santé mentale du président étaient «légitimes» depuis le désastre du débat contre Trump la semaine passée. Les appels à le voir se retirer de la course présidentielle se sont multipliés, y compris de la part des plus grands donateurs du Parti démocrate.
«Je pense qu'il est légitime de se demander s'il s'agit d'un simple épisode ou d'un état [durable]», a admis la très influente Nancy Pelosi, ancienne présidente démocrate de la Chambre des représentants, sur MSNBC.
La vice-présidente Kamala Harris s'est déclarée «fière» d'être la «colistière» du président. «Joe Biden est notre candidat, nous avons battu Donald Trump une fois et nous allons le battre à nouveau», a-t-elle affirmé sur CBS News. Un optimisme qui se fait rare.
Joe Biden a quant à lui avancé une nouvelle explication, le 3 juillet, pour ces 90 minutes désastreuses, lors d'une rencontre avec des donateurs démocrates près de Washington.
Il a jugé, selon des propos rapportés par Reuters, «pas très malin» d'avoir «voyagé à travers le monde plusieurs fois» peu avant le débat, et que cela l'avait amené à «presque (s')endormir sur scène». Et d’ajouter : «Ce n'est pas une excuse mais une explication.»
Dans le camp d’en face, le chroniqueur conservateur Tucker Carlson a quant à lui ironisé le 29 juin, dans un discours à Canberra en Australie, dénonçant le fait que les médias mainstream découvraient soudainement que Joe Biden était atteint de démence, alors que celle-ci était une évidence depuis près de cinq ans : «Soit ils sont vraiment stupides, soit ils sont vraiment malhonnêtes et vous cachent la vérité.»
Un sondage mené par CBS News/YouGov à la suite du débat a révélé que 72 % des électeurs inscrits ne croyaient pas que Joe Biden disposait de la «santé mentale et cognitive nécessaire pour exercer les fonctions de président». L'étude indique que même parmi les démocrates, environ 45% pensent qu'il devrait se retirer de la course.