Que faisaient Benoît Chastanet, le directeur du festival Ecaussystème basé à Gignac, dans le Lot, et son président Ludovic Farge, ce vendredi 28 juin, derrière la scène du Festi'Malemort ? Ces voisins étaient venus en experts, assurer une prestation d'accompagnement pour l'équipe malemortoise.
Un festival municipal arrivé à sa taille critiqueFestival municipal, où les cantiniers se chargent du repas des artistes ("la salade de pâtes était trop bonne", avons-nous entendu dans les coulisses samedi) et où les services techniques participent à monter une scène capable d'accueillir Matt Pokora, Festi'Malemort est arrivé à sa taille critique.
Six mille spectateurs la première année, quinze mille en 2023, 18.000 pour l'édition 2024 : le festival a presque grandi trop vite. D'où la nécessité, désormais, de faire appel à des spécialistes.
Gignac, à la fois si près, si loinAlors, Laurent Darthou est allé chercher l'association qui pilote le festival Ecaussystème, qui attire chaque été 40.000 festivaliers, à Gignac. Il a demandé à ces spécialistes qui ont vingt-et-une éditions derrière eux de "réaliser un audit, de nous conseiller, et l'objectif est de faire des choses ensemble", explique le maire de Malemort.
"Ce que je veux, c'est savoir ce qui ne va pas, pour l'améliorer." Pour Laurent Darthou, solliciter Ecaussystème a un double avantage : "on est près et on est loin. Ils ont su développer un festival populaire, ouvert à tout le monde... Et puis une complicité s'est installée, qui ne s'explique pas", sourit le maire de Malemort.
Accompagnement et diagnostic"Leur intelligence, c'est de se dire 'on va solliciter des gens dont c'est le métier'", salue Benoît Chastanet. Pour cette édition 2024, l'équipe d'Ecaussystème réalise une prestation de service qui conjugue accompagnement et diagnostic. Accompagnement, comme l'apport en dernière minute d'un prestataire pour les supports des écrans. Ou la démonstration de leur savoir-faire lors de la distribution, vendredi soir, des cartes cashless, qui sont le seul moyen de régler achats et consommations sur le site du festival. "Ça ,on sait faire, alors on peut donner la main", sourit Benoît Chastanet.Benoît Chastanet (à droite), le directeur du festival Ecaussystème basé à Gignac, dans le Lot, son président Ludovic Farge (au centre) et un de leurs prestataires, dans les coulisses du Festi'Malemort, vendredi 28 juin 2024.
Diagnostic, car ces experts ont passé trois jours à observer le festival et ses préparatifs pour proposer ensuite des "points d'amélioration". Ils peuvent concerner la gestion des flux, des ressources bénévoles, l'accueil des artistes... "Mais aussi la partie financière, précise le directeur d'Ecaussystème, voir si tout est cohérent..."
L'édition 2025 sera forcément différentePour l'édition 2025, la prestation que fournira Ecaussystème inclura aussi la programmation, "même s'il est hors de question de faire un deuxième Ecaussystème, prévient Ludovic Farge. La ligne artistique appartient à la mairie de Malemort. Et on va les accompagner en voyant comment améliorer les process pour la commercialisation, la billetterie..."
L'édition 2025 du Festi'Malemort sera donc forcément différente. Notamment parce que le site actuel, sur le terrain Pasteur, au bout de la plaine des jeux des Bouriottes, a atteint ses limites. Il est probable que l'été prochain, Festi'Malemort aura déménagé. Laurent Darthou espère aussi que le futur site permettra de proposer un camping aux festivaliers, ce qui répondrait à une demande.
Y a-t-il de la place pour tout le monde ?L'équipe d'Ecaussystème couve donc d'un œil bienveillant ce jeune festival un peu tout feu, tout flamme. "Ça me fait penser beaucoup à nous, explique dans un sourire son président. Les gens qui s'y engagent vont au-delà de leurs missions, c'est un bel exemple d'engagement de ses agents, pour la municipalité..."
Mais, entre Brive Festival, installé à deux pas et eux, à Gignac, pas si loin que ça, y aura-t-il de la place pour tout le monde, alors que les budgets sont de plus en plus contraints ? "C'est vrai, le portefeuille n'est pas extensible. Il y aura de la place si chacun arrive à se singulariser", répondent les Lotois. "À mon avis, développe le président, Malemort a intérêt à suivre sa ligne actuelle, avec une offre un peu années quatre-vingts, la promesse de passer un bon moment... Sinon, le risque, à terme, c'est que ce soit au détriment de tous."
Pomme Labrousse
