Les candidats encore en lice ont jusqu’à mardi 18 heures pour décider de se retirer et réduire ainsi drastiquement le nombre de triangulaires, qui s’élevait, dimanche 30 juin, à plus de 300 du fait de la forte participation du premier tour (66,7 %). La vague bleu marine a déferlé avec plus de 10,6 millions de voix, soit 33,1 % des suffrages, un niveau historique - hors second tour de la présidentielle de 2022.
Les infos à retenir
⇒ Législatives : plus de 185 désistements pour éviter une majorité absolue RN
⇒ Voter RN ou LFI, "deux Frexit déguisés" pour Bruno Le Maire
⇒ Xavier Bertrand veut un gouvernement de "sursaut républicain"
Après des dizaines de désistements, la ligne de départ du deuxième tour des élections législatives sera connue mardi à 18H00, et devrait bon an mal an confirmer la constitution d’un "front républicain" contre le Rassemblement national. Les désistements des candidats de gauche et macronistes se sont multipliés lundi, au lendemain du score inédit du Rassemblement national au premier tour, pour empêcher l’extrême droite d’obtenir la majorité absolue que Jordan Bardella a de nouveau réclamée en dénonçant des "alliances du déshonneur".
Quelque 185 candidats engagés dans des triangulaires se sont déjà désistés lundi afin de contrer le RN, selon un décompte provisoire du journal Le Monde. L’objectif est d’empêcher le RN d’obtenir la majorité absolue dimanche au soir du second tour. S’il était atteint, s’ouvrirait alors pour les opposants au parti d’extrême droite la tâche éminemment complexe de la formation d’une majorité ou d’un gouvernement alternatif en capacité de diriger la France.
@lexpress ????️ Après le résultat du Rassemblement national au premier tour des législatives, le camp présidentiel a du mal à s'accorder sur ses consignes de vote depuis dimanche soir. #législatives #politique #france #macron
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La présidente du groupe RN à l'Assemblée, Marine Le Pen, a dénoncé mardi un "coup d'Etat administratif" du camp macroniste qui envisagerait, selon elle, de procéder à une vague de nominations avant une éventuelle cohabitation, notamment à la tête de la police et la gendarmerie nationales.
"Il existe des rumeurs comme quoi le Président de la République envisagerait demain, c'est à dire à quatre jours du second tour, de nommer le directeur général de la police nationale, alors qu'il devait rester jusqu'à la fin des J.O, et le directeur de la gendarmerie nationale", a expliqué la dirigeante d'extrême droite sur France Inter.
Nous souhaitons agir, nous souhaitons gouverner et la seule solution pour pouvoir gouverner, c'est d'avoir une majorité absolue.
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) July 2, 2024
Ce que nous demandent nos électeurs, c'est de changer la politique menée. C'est ce pour quoi ils nous élisent. pic.twitter.com/EgkOyk4kQU
La députée sortante de la 5e circonscription de Seine-Saint-Denis, Raquel Garrido (LFI dissidente), arrivée troisième au premier tour des élections législatives derrière le candidat investi par LFI et la candidate UDI, s'est désistée. "Je me désiste. Moi je le ferai, unilatéralement, toute seule. Car moi je n'ai pas de principes à géométrie variable", a déclaré Raquel Garrido sur BFMTV tard lundi soir.
L'élue s'était dite lundi "prête" à se désister à condition que les candidates investies par LFI contre les députés insoumis sortants Alexis Corbière et Danielle Simonnet, "purgés" comme elle, se retirent également.
Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a mis en garde contre le vote en faveur du Rassemblement national (RN) ou de La France insoumise (LFI) au 2e tour des législatives, qu’il assimile à "deux Frexit déguisés" dans l’édition du Figaro à paraître mardi.
"Soyons lucides : les extrêmes nous excluent de la construction européenne, en renégociant notre contribution européenne pour les uns, en bafouant les règles budgétaires de la zone euro pour les autres. Ce sont deux Frexit (sortie de la France de l’Union européenne, NDLR) déguisés", a asséné celui qui occupe Bercy depuis 2017. "Je ne mets pas de signe égal entre le RN", arrivé en tête du premier tour des législatives dimanche, et LFI, "qui ont des histoires différentes", a nuancé Bruno Le Maire.
Le Premier ministre hongrois Viktor Orban, dont le pays a pris la tête de la présidence tournante de l’UE, a exprimé lundi son "optimisme" après le score obtenu par le Rassemblement national (RN) au premier tour des élections législatives en France.
"Les choses ne peuvent pas continuer ainsi à Bruxelles, elles doivent changer. C’est pourquoi le Premier ministre belge est tombé, c’est pourquoi le gouvernement français est tombé", a déclaré Viktor Orban lors d’une interview accordée à la télévision publique hongroise. "La première source de notre optimisme est que les gens veulent du changement. Mais les bureaucrates de Bruxelles pensent autrement, ils ne veulent pas de changement", a-t-il ajouté.
Le candidat du Rassemblement national dans la 2e circonscription du Jura s’est qualifié au second tour des législatives… alors même que son placement sous curatelle le rend inéligible, a-t-on appris lundi de sources concordantes. Tierry Mosca, 65 ans, a été placé sous curatelle de l’Union départementale des associations familiales (Udaf) du Jura en novembre 2023, a indiqué à l’AFP une source judiciaire, confirmant des informations publiées par le quotidien Le Progrès.
Une procédure le visant pour "travail dissimulé" a par ailleurs été classée sans suite début juin en raison d’un "état mental déficient", a-t-on ajouté. Cela n’a pas empêché le candidat du RN de terminer dimanche à la deuxième position du premier tour des législatives dans la 2e circonscription du Jura avec 32,76 % des suffrages, derrière la députée sortante Marie-Christine Dalloz (38,59 %) et devant la candidate communiste Evelyne Ternant (24,75 %). Cette dernière a annoncé son désistement au second tour pour faire barrage au RN.
Le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand a exigé lundi un "gouvernement de sursaut républicain" comme alternative à un exécutif aux mains du Rassemblement national ou à "une coalition d’arrière-boutique", pour sortir la France "de l’impasse dans laquelle Emmanuel Macron l’a plongée". "La seule chose qui est possible, c’est de comprendre qu’il y a d’autres alternatives qu’une majorité avec un gouvernement RN ou une coalition d’arrière-boutique", a expliqué sur TF1 l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy.
"Moi, je veux un gouvernement de sursaut républicain", a-t-il dit, le présentant également comme "un gouvernement provisoire de la République comme ça existait à une époque quand il a fallu reconstruire". Le ténor du parti de droite Les Républicains, qui a appelé à voter dimanche au second tour des législatives pour "la centaine" de candidats de sa formation et indépendants, a estimé que la tâche de ce gouvernement serait "clairement de reconstruire notre pays".