Il n'a pas marqué, le but a été attribué par l'UEFA au défenseur Jan Vertonghen, qui a dévié de la cuisse sa frappe, mais c'est bien le coup de rein du Parisien qui a sauvé les Bleus, chloroformés par les "Diables Rouges". "RKM" a surgi au bout d'une des nombreuses séquences de passe à dix devant la surface belge qui jusqu'alors n'avaient pas produit grand-chose.
L'action a démarré par Théo Hernandez côté gauche, relayée par Antoine Griezmann, qui a décalé Jules Koundé dans la surface. Le défenseur a servi en retrait N'Golo Kanté, qui a lancé Kolo Muani vers le but.
"J'avais l'idée de frapper, elle est contrée, elle va au fond, je suis très très content", a dit en zone mixte après la rencontre le gamin de Villepinte, héros des Bleus à Düsseldorf. Il avait déjà marqué en demi-finale de Coupe du monde, contre le Maroc (2-0), son premier but en Bleu qui achevait les "Lions de l'Atlas", le premier ayant été marqué par Théo Hernandez.
Deschamps l'a toujours défenduEt bien sûr il reste le souvenir de sa balle de match en finale contre l'Argentine manquée face à "Edu" Martinez, qui le hante toujours. "Ça aurait pu changer ma vie. J'aurais préféré la mettre au fond", avait-il raconté à L'Équipe. "Je ne vais pas l'oublier, jamais..."
Avec ce but, il a mis un peu de baume sur cette plaie. Entré à la 62e minute à la place d'un Marcus Thuram inefficace, il a parfaitement fêté sa 20e sélection (5 buts). En rentrant, il fallait "continuer le travail de Thuram, couper les lignes avec le milieu défensif et ne pas sortir sur les défenseurs centraux", a-t-il encore expliqué.
Et il a rendu sa confiance à Didier Deschamps, qui l'a toujours défendu. Le sélectionneur est d'ailleurs venu lui glisser un mot à l'oreille sur la pelouse à la fin du match. "Ah vous ne l'aimez pas Kolo... Vous êtes trop sévères avec lui", disait en novembre "DD" aux journalistes. "Moi je l'aime peut-être trop, mais vous ne l'aimez pas assez".
Peu après, Kolo Muani avait marqué son deuxième but en Bleu contre la Grèce (2-2), à Athènes. Il avait enchaîné avec une série de trois buts en quatre matches, scorant à nouveau contre le Chili (3-2) en mars et le Luxembourg (3-0) en juin.
Les Bleus lui faisaient des vacances après le calvaire de son année au Paris SG, où il a peu joué. "Cela a été une saison très compliquée, je n'ai jamais connu autant de difficultés depuis que je joue", admettait-il avant l'Euro. La rédemption se poursuit.