Il y a un an, quelques mois avant le début de ses travaux, Trescarte annonçait le lancement du chantier de « l’usine la plus productive et la plus innovante de légumes secs de France ».L’entreprise familiale, lancée en 1959, a fait un point mercredi sur l’avancée de son projet. À Pralhac, sur la commune de Loudes, il est possible de distinguer les premiers contours des bâtiments, qui font face à la Librairie laïque. Les allées et venues des camions et autres engins de chantiers s’intensifient, puisque l’espoir est nourri de pouvoir commencer à travailler progressivement sur les lieux à partir de novembre.
17 millions d’euros investisSur le site de 7 hectares, la construction d’un premier bâtiment de 900 m² est bouclée. Pour l’heure, il permet d’entreposer les futures machines de l’usine. Mais à terme, l’idée est d’y abriter des semences et des produits de santé végétale.Pour comprendre l’étendue du chantier, il suffit de jeter un coup d’œil à l’opposé et de s’imaginer, grâce aux premières fondations, à quoi ressemblera la future usine.Une première partie sera destinée à la réception des produits, qui seront stockés dans de nombreux silos. Ils seront ensuite redirigés vers l’espace de triage, avant de partir pour le conditionnement. L’édifice s’étend sur 7.500 m² et culminera à 21 mètres de haut à certains endroits.Huguette Trescarte est aux manettes de l’entreprise et perpétue la tradition familiale qui dure depuis 1959.Une bâtisse annexe va également bientôt sortir de terre. Avec trois étages et 600 m² de bureaux, elle permettra au siège social de déménager du centre bourg de la commune de Loudes, afin de travailler dans de meilleures conditions.Pour mener à bien ce projet porté par l’architecte Renaud Berger, une douzaine d’entreprises locales sont intervenues. « Il a fallu débourser 17 millions d’euros », précise Huguette Trescarte, dirigeante de l’entreprise éponyme. Elle a pu compter sur un soutien de l’État (2 millions d’euros), grâce au Plan de relance. L’Agglo du Puy et le Département devraient, quant à eux, participer à hauteur de 40.000 euros.Le bâtiment principal permettra d’occuper 7.500 m2 de superficie. Ils seront principalement destinés à l’accueil de machines et de silos. L’usine se chargera dans l’ordre de réceptionner, stocker, trier et conditionner. Tout près de là, un autre édifice accueillera le nouveau siège social de l’entreprise. Photo Lucas JacquetSi le spécialiste de la Lentille verte du Puy et des légumes secs investit autant, c’est qu’il commence à se sentir à l’étroit. La réflexion est menée depuis le milieu des années 2010, parce que les deux premiers sites de Loudes et de Costaros ne suffisaient plus. « Nous avons fait le choix d’investir dans les meilleurs équipements possibles, afin de se diversifier et de gagner en qualité », justifie aussi Huguette Trescarte. Avec son équipe, elle a pu visiter une trentaine d’usines en France et dans d’autres pays voisins, afin de se faire une idée de ce qu’elle souhaitait réellement.
Diversifier la productionLes nouvelles machines, « plus douces », permettront notamment de manipuler soigneusement les légumineuses plus sèches et souvent affaiblies par le dérèglement climatique. C’est aussi un moyen de s’ouvrir à d’autres productions jamais explorées auparavant. « Nous allons notamment nous lancer dans les mélanges, en mêlant lentilles et quinoa. On pourra aussi toucher de plus en plus la branche de la restauration hors foyer, qui gagne du terrain », prend pour exemple Huguette Trescarte.La construction d’une première bâtisse de 900 m² est achevée. Elle devra accueillir des semences ainsi que des produits de santé végétale.« Avec le changement climatique, il n’y a pas une année qui se ressemble », constate également la dirigeante. Grâce à la construction de cette nouvelle usine, Trescarte prend donc un virage important dans son histoire. Une manière de grandir, mais surtout de s’adapter aux nouveaux besoins de l’époque.
Lucas Jacquet
