L'extrême droite, large vainqueur des législatives ce dimanche, peut devenir majoritaire à l'Assemblée dans une semaine. Une situation que la France n'a jamais connue dans l'histoire de la Ve République. Et qui impose, partout, des choix clairs.
On ne change pas l’humeur d’un pays en trois semaines. Après avoir gagné les européennes, le RN vire en tête aux législatives. Cela n’était jamais arrivé dans l’histoire de la Ve République.
L’urgence est trop grande pour qu’on ait encore le luxe des calculs et des commentaires de salon. Il est entendu qu’Emmanuel Macron a perdu son pari, lancé dans la solitude d’un dimanche soir dont les ressorts restent incompris, pour longtemps. Il ne voulait plus de cette majorité relative qui plombait le début du quinquennat ? La fin sera plus chaotique encore.
Certes, les triangulaires invitent à la prudence sur les équilibres au sein de la prochaine Assemblée. Mais déjà, il n’est plus question de parler de recomposition politique. Ces temps-ci, les idées vieillissent plus vite. La France est arrivée à un point de bascule. Vers quel horizon ? Combien de fois la fatigue démocratique a-t-elle été théorisée ? Et combien de fois le front républicain a-t-il été questionné, sinon moqué ?
En 2024, l’extrême droite atteint des altitudes qu’on n’imaginait pas en 2002 et en 2017. La semaine qui arrive ne ressemble à aucune autre. Et nous place face à nous-mêmes. Le moment impose des choix et des mots clairs.
Stéphane Vergeade