Envie d’acquérir le fauteuil rouge et or du petit roi de l’exposition consacrée à l’auteur Mario Ramos par le Musée de l’illustration jeunesse, à Moulins, en 2022 ? Le trône d’Anne de France, de l’exposition éponyme présentée au Musée Anne-de-Beaujeu la même année ?Du jeudi 4 au dimanche 7 juillet, une vente exceptionnelle se tiendra au Musée de l’illustration : des éléments de scénographie des expositions passées seront mis en vente, durant ces quatre jours.La directrice des musées départementaux, Yasmine Laïb-Renard, explique les raisons de cette vente, une première : "Nos services recyclent énormément d’éléments d’exposition, qui circulent, au gré des projets, du château des Ducs de Bourbon au Musée de l’illustration jeunesse ou au Musée Anne-de-Beaujeu. Mais certains éléments sont construits à la demande des scénographes, parfois très volumineux. On ne peut pas réutiliser tous les mobiliers temporaires. Et on ne peut pas tout garder ! Quand on les stocke, ces éléments s’abîment, prennent la poussière, l’humidité. Certains restent dans des hangars pendant cinq, dix ans…"
Yasmine Laïb-Renard, directrice des musées départementaux de l'Allier, est à l'origine du projet.
Comment l'idée est-elle née : "Il nous est arrivé de donner, par exemple, des jeux créés pour les parcours jeunesse des expos à des collègues du Département travaillant dans l’accueil d’enfants, comme une pyramide de Lego® imaginée pour l’exposition "Le retour des momies", en 2013-2014, au MAB. Une association nous a sollicité pour acheter la grande volière suspendue au plafond, créée pour l’exposition de l’illustrateur Carll Kneut, au MIJ. C’est ce qui nous a donné l’idée d’organiser cet événement. Comme ces éléments ont été payés en fonctionnement, on peut donc les vendre. À des prix modiques, en fonction du prix et de l’usure, de 10 à 50 €. Le plus dur a d’ailleurs été de leur donner des prix".
A Moulins, des trésors du Grand Siècle oubliés retrouvent la lumière
Ligne de démarcationSilhouettes et soldats allemands, entre autres, et barrière de la ligne de démarcation seront à vendre. archives Philippe BigardCe qu’on pourra s’offrir ? Des éléments très disparates, comme les silhouettes de soldats allemands, la barrière reconstituée de la ligne de démarcation de l’exposition "L’Allier comme en 1940 !", présentée à la Malcoiffée, des fauteuils en plastique, d’anciennes vitrines, une énorme sauterelle en fer qui avait été installée dans la cour du MIJ… "On renouvellera cette vente une fois par an". Pour cette première vente, tout a été soigneusement étiqueté, les éléments seront rapatriés au MIJ le temps de la vente, sauf les éléments les plus encombrants, achetables sur photo. « Les ventes seront comptabilisées sur la boutique du musée. Pour certains, il faudra une camionnette pour emporter son bien. Nous avons choisi d’organiser la vente au moment du lancement de notre nouvelle exposition, "Merci, monsieur Corentin", qui débute vendredi 5 juillet".
Quels acheteurs visés ?Qui sont les acheteurs potentiels ? "Particuliers, associations, et pourquoi pas, des collectivités, pour intégrer, par exemple, une école, ou bien servir à une reconstitution. Cela peut aussi rendre service à d’autres musées, qui travailleraient par exemple sur la Seconde Guerre Mondiale. Certains meubles peuvent servir à constituer un salon de jardin"."Cette vente, c’est aussi un partage de notre vie. Ces objets ont été soit achetés, soit fabriqués par nos agents. On se ressert du bois au maximum, mais il est dommage de démonter de belles réalisations. Longtemps, on a donné, mais vendre permet de montrer que les choses sont une valeur, qu’elles ont été imaginées, taillées dans le bois, peintes. Il n’était pas question de détruire, ces réalisations doivent vivre, et les enfants doivent pouvoir continuer à en profiter !"
La vente aura lieu aux heures d’ouverture du musée de l’illustration, 26 rue Voltaire à Moulins, soit jeudi, vendredi et samedi, de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h 30. Dimanche 7 juillet, de 14 h à 18 h 30.
Ariane Bouhours
