«Nous devons réagir et décider de la suite à donner», a déclaré ce 28 juin Vladimir Poutine lors d’une réunion du Conseil de sécurité. Le chef d’État russe fustigeait les États-Unis pour avoir envoyé en Europe «pour des exercices militaires, à savoir au Danemark» des missiles à courte et moyenne portée. «Tout récemment, il a été annoncé que ces missiles se trouvaient aux Philippines», fait remarquer le président russe.
«À l’évidence, il semble que nous devrions commencer à produire ces systèmes de frappe et par la suite, en fonction des développements concrets de la situation, décider où les déployer, si cela s’avère nécessaire pour assurer notre sécurité».
En 2019, Washington s’était retiré du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), accusant la Russie de ne pas en respecter les termes. Ce traité, signé entre les États-Unis et l’URSS en 1987, leur interdisait de posséder des missiles à charge conventionnelle ou nucléaire, lancés depuis le sol, ayant une portée comprise entre 500 et 5 500 kilomètres.
Dans la foulée de ce retrait américain, Moscou avait décrété un moratoire, unilatéral, sur la production et le déploiement de ces armes tant que les États-Unis n'en déploieraient pas dans le monde.
Début mai, un journaliste hongkongais, puis le site polonais Defence24 rapportaient l’arrivée sur l’île danoise de Bornholm de «lanceurs verticaux conteneurisés» américains, un système permettant de tirer depuis le sol des missiles jusque-là réservés aux navires et aux sous-marins. Ces systèmes sont capables de tirer des missiles Tomahawk pouvant parcourir jusqu’à 2 500 kilomètres avec une ogive nucléaire. Une variante terrestre d'un tel missile de croisière était interdite par le traité FNI.
Mi-avril, l'armée américaine avait déclaré avoir envoyé aux Philippines l’un de ces systèmes. «L'émergence d'armes de fabrication américaine à courte et moyenne portée dans n'importe quelle région du monde entraînera des mesures de représailles appropriées de notre part», mettait en garde le numéro deux de la diplomatie russe, Sergueï Riabkov, quelques jours encore avant cette annonce américaine.