Écouter, c’est leur passion. À l’occasion des Sonaturadays 2024 - les rencontres organisées du 27 au 30 juin par l’association des audio-naturalistes Sonatura qui fête ses 20 ans cette année - plus d’une trentaine de personnes étaient présentes hier matin à l’Épicentre de Jarnages. Au programme : explications et démonstration de la fabrication d’une paire de micros sur perche à petit prix par Lê Quan Ninh, musicien et président de l’association.
Une paire de micros sur perche innovante…Il était 10 heures à l’Épicentre de Jarnages lorsque l’atelier, présenté par Lê Quan Ninh, a démarré. Alors, pourquoi cette perche est-elle si particulière ? « Elle permet d’avoir des micros satisfaisants et bon marché, que l’on peut laisser dans la nature un certain temps, dont la nuit. Elle permet d’écouter et d’enregistrer la faune et la nature », a-t-il précisé.
Conçue d’un tube PVC, de mousse à tuyau, d’un cintre et de micros et câbles configurés et soudés, elle est destinée à l’enregistrement de sons de proximité (environ 20 centimètres de distance). Dans cette configuration, la qualité du son ne sera pas si différente que celle des micros professionnels. « J’étais étonné qu’ils captent si peu les nuisances sonores considérant le prix », a-t-il avoué. En revanche, à plus de 50 centimètres, le son sera de moins bonne qualité.
Lê Quan Ninh, Lê Quan Ninh, musicien et président de l'association Sonatura. Photo Nino Gillardeau
Lors de cet atelier, Lê Quan Ninh a commencé par partager ses sources, la genèse de ce projet. Il n’a, selon ses dires, « rien inventé ». S’en est suivi un long échange avec les passionnés présents, lors duquel des conseils matériels et pratiques étaient fournis.
Une fois la présentation de l’objet terminée, le groupe s’est scindé en deux. Une moitié s’est rendue en extérieur écouter et/ou enregistrer leurs propres sons, tandis que l’autre est descendue dans l’atelier assister à une confection de ces micros. Choix des pièces, assemblage, découpage, soudage… D’un travail millimétré, la démonstration, effectuée par Lê Quan Ninh, fût un succès. Pour concevoir ces deux micros, il faut selon le musicien compter près d’une vingtaine d’euros : deux cellules (7€), deux grands câbles (7€), une prise minijack (2€), deux bonnettes (2€).
… découverte et testée par des adolescentsCette paire de micros sur perche a cette année été testée par des adolescents du collège Octave Gachon de Parsac. À l’occasion de cours d’art plastique, Lê Quan Ninh a eu 10 séances pour faire découvrir cet objet et la notion de « son » à deux classes de 5ème.
« Il est nécessaire de permettre aux enfants et adolescents de découvrir la prise de son, avec joie »
Ce week-end, ils ont prévu de se rendre, dès 5 heures du matin, à l’étang des Landes pour y enregistrer la nature, à l’heure où elle est encore la plus bruyante. L’événement se termine ce dimanche 30 juin, à 17 heures.
Nino Gillardeau