Ian Brossat (PCF), Najat Vallaud-Belkacem (PS), Ali Rabbeh (Génération.s) et Aminata Diakaté (Les Écologistes) étaient aux côtés d'élus du Loiret pour dire non au racisme et témoigner leur soutien à Divine Kinkela, le vendredi 28 juin, à Montargis.
C'est un rassemblement hautement symbolique qui s'est tenu à Montargis le vendredi 28 juin sur les lieux mêmes où, il y a quelques jours, une équipe d'Envoyé spécial filmait une scène qui a choqué une partie de la France.
Dans ce reportage, diffusé le 20 juin et consacré aux élections législatives, Divine Kinkela, une aide-soignante native de la République démocratique du Congo, vivant en France depuis presque trente ans, évoquait les propos racistes tenus à son encontre par ses voisins, sympathisants du Rassemblement national.
Devant le domicile de DivineDans un échange filmé ensuite, la voisine de Divine Kinkela, une fonctionnaire du tribunal de Montargis au visage flouté, scandait "On est chez nous!", avant d'ordonner par deux fois à sa voisine : "Va à la niche ! ".
Quarante-huit heures avant le premier tour des élections législatives, c'est devant le domicile de cette Montargoise qu'ont tenu à se rassembler des personnalités politiques du Nouveau front populaire, à l'initiative de Ian Brossat, sénateur communiste de Paris : Najat Vallaud-Belkacem, ancienne ministre PS, Aminata Diakaté, porte-parole des Ecologistes, Ali Rabbeh, maire de Trappes et coordinateur national de Génération.s, Christophe Chaillou, sénateur PS du Loiret, Franck Demaumont, maire PCF de Châlette-sur-Loing, et Bruno Nottin et Anne Pascaud (PCF), candidats du Nouveau front populaire sur la quatrième circonscription.
Libération de la parole racisteLe sénateur communiste de Paris a dénoncé une libération de la parole raciste et des actes de violences, rappelant les injures racistes et menaces contre un chauffeur de bus à Thiais (Val-de-Marne), un pompier empêché de faire son métier dans le Nord par des habitants :
"Nous ne voulons pas d'un pays dans lequel les insultes racistes, les propos racistes, les actes racistes, les violences se multiplient et nous sommes là pour tirer la sonnette d'alarme."
"Merci Divine de nous recevoir, ça nous semblait normal d'être là et de venir vous apporter notre soutien. Moi, j'ai fait partie des gens qui ont découvert, devant leur télévision, en direct, cette séquence qui a marqué beaucoup d'entre nous. J'ai eu mal au bide immédiatement, ça me l'a retourné et pourtant je ne peux pas dire que je n'étais pas habituée à l'existence du racisme", a reconnu Najat Vallaud-Belkacem, cible elle-même de Roger Chudeau, qui a déclaré le jeudi 27 juin qu'en tant que binationale franco-marocaine, elle n'aurait pas dû être ministre.
Selon une information du Parisien, l’avocat de Divine Kinkela, Frank Berton, vient de déposer deux plaintes. "La première, adressée au procureur de Montargis, vise trois chefs : la provocation publique à la discrimination, des violences aggravées et enfin du harcèlement moral", indique le journal. Le deuxième "vise des injures publiques à caractère racial".
"On se demande quelle est la douleurpour détester autant les autres"Divine Kinkela, devenue un symbole malgré elle et qui était accompagnée et soutenue par son époux vendredi, est quant à elle revenue sur son adhésion au Parti communiste, récent selon Bruno Nottin et liée à la libération des propos racistes :
"Personne ne connaissait mes motivations, je voulais prêter main-forte après tout ce que j'ai subi", confie l'aide-soignante, qui dit avoir reçu de nombreux messages de soutien après la diffusion d'Envoyé spécial.
"On se demande quelle est la douleur pour détester autant les autres et montrer cette haine gratuite."
Pascale Auditeau