Le Handball Club Cournon-d’Auvergne (HCCA) a réussi là où beaucoup ont échoué et d’autres n’ont même pas eu le temps de relever le gant. Les Dragons évolueront en ProLigue, la saison prochaine. Une performance après une montée tardive dont on mesure davantage la portée aujourd’hui.
En effet, aucune équipe de Nationale 1 Fédérale, à commencer par le champion Dreux-Vernouillet, n’a honoré l’accession et relevé le défi de répondre au cahier des charges de la LNH. Pas plus que les autres clubs sollicités par les instances.
Cyrille Faucher, le président du HCCA, peut s’en féliciter, oui, mais pas se gargariser pour autant. Après une saison positive sur le plan sportif avec un maintien qui aurait pu être solidifié par une dixième place, il porte son regard vers l’avenir proche. Avec l’objectif prioritaire de poursuivre la structuration du club.
Un travail de fond bien menéLa Ligue a essuyé plusieurs refus pour rejoindre la ProLigue. Faut-il craindre une Ligue fermée??
"Cela montre d’abord la complexité d’atteindre ce niveau et le bon travail réalisé par le club. On était condamné à redescendre, mais on s’est bien acclimaté. On a eu un creux, mais on n’a jamais été en position de relégable et cela donne finalement une saison satisfaisante.
On a su répondre à toutes les demandes des instances dans un temps imparti très serré entre juin et juillet. Une montée doit être préparée un an à l’avance. Cela prouve que le travail de fond était là. J’en retire que nous avons fait un excellent travail pour monter et nous maintenir. C’est tout à notre honneur".
Une saison avec des clubs en difficulté aussi??
"Aujourd’hui, il y a un malaise et un mal-être dans ces niveaux intermédiaires qui sont en difficulté quel que soit le sport. Mon modèle économique est basé sur le développement du partenariat privé et quand on a 100 on ne dépense pas 120. Le travail que je mène est plus dans la recherche de ressources que d’investir de façon très très importante dans l’équipe première".
Cette volonté se traduit comment??
"On vient de recruter Lucas Armand qui est le responsable commercial du Clermont Foot. Il nous rejoint au 1er juillet. Le club a besoin de continuer à se développer et cela passe par le partenariat privé. C’est un investissement important pour nous, mais il est indispensable pour un club qui souhaite se pérenniser à haut niveau".
Coté financier, vous abordez la saison prochaine avec quel budget??
"On passe à un budget prévisionnel de 1,4 M€. Cela répond aux exigences pour se maintenir. Avec le recrutement d’un directeur commercial et du développement, on tend à essayer de l’augmenter pour gagner en compétitivité. La meilleure recrue du mercato, c’est Lucas Armand. Le recrutement doit se faire sur le terrain, mais surtout en dehors. Quand tu es à peu près sûr qu’il n’y aura pas de descente et potentiellement une montée, c’est mieux d’investir pour se structurer que pour gagner une ou deux places".
La part du privé représente près de 60% du budget"Je pense qu’on se trompe à vouloir trop investir sur le terrain et pas dans la structuration. La menace de descente existe peu. Si une bonne personne fait avancer le budget, fidélise les partenaires, c’est important. Aujourd’hui, le club travaille bien. La part du privé représente près de 60 % du budget avec 300.000 € d’aides publiques. Notre modèle économique est différent des autres clubs".
Comment qualifier votre recrutement sur le terrain alors??
"Il faut qu’on recrute malin. On cherche des profils et des potentiels. Ce sont des joueurs prometteurs sur lesquels on investit. Un élément plus expérimenté doit nous rejoindre dans quelques jours. On a gardé les joueurs qu’on souhaitait conserver".
Avec quelle ambition sportive??
"Faire mieux que la saison passée et se rapprocher d’ici un ou deux ans des places qualificatives pour jouer un rôle un peu plus important. Mais cela passera par la structuration du club qui amènera plus de moyens. On a l’ambition de faire mieux sur le terrain, mais aussi pérenniser et nous développer.
On a investi beaucoup sur l’Ecole Talents. Théo Defert va intégrer le groupe fanion comme troisième gardien. On travaille sur la formation pour avoir, à moyen terme, des joueurs de notre région capables de postuler. Je suis un bénévole, je suis là pour le développement du club sur la ville, la métropole, le département, la région et mon intérêt est uniquement là".
Jean-François Nunez
