Les respirations sont régulières. Chaque mouvement, contrôlé. Le crissement des chaussures sur le sol en caoutchouc brise, par instants, le ronronnement des tapis de course, steppeurs et autres machines de musculation. Installée sur un rameur, Claudine, l’une des doyennes du club, plie et déplie les genoux comme l’exige l’exercice, avec une facilité déconcertante. "Je viens ici quatre fois par semaine", confie la soixantenaire.
AnniversaireIci, c’est le Samouraï, ou le Sam’, pour les intimes. Un lieu qui ne risque pas de s’essouffler en éteignant ses bougies d’anniversaire. Cette année, le club de sport célèbre 10 printemps d’installation dans ses locaux actuels, situés route de Saint-Germain.
Nous sommes dans ce bâtiment de 1.500 m2 depuis 2014, mais nous possédons la structure depuis 2007 avec mon conjoint Michael, précise Isabelle Decouze, la gérante des lieux. Notre fichier de clients et d’anciens clients compte près de 6.000 personnes. Cela signifie qu’en 17 ans, presque la moitié d’Issoire est passée chez nous?!
Mais l’établissement fait transpirer les Issoiriens depuis plus longtemps encore. Sa création remonterait aux années 1980. "Au départ, c’était la première salle de musculation implantée sur la commune, narre Isabelle Decouze. Elle proposait aussi, entre autres, des cours de judo." D’où son nom, donné par son fondateur, en référence au dojo d’origine.
Avec un espace de 1.500 m2, la salle possède de nombreux équipements de musculation et de cardio.
Claudine, qui pratique depuis 1998, a suivi les différents changements de propriétaires et de lieux de pratique du Samouraï. "C’était très petit avant, se souvient-elle. Il y a beaucoup de matériel maintenant. Plus qu’il ne m’en faut. Ce qui me plaît, c’est que l’ambiance reste familiale, ça fait du bien au moral."
Comme de nombreux seniors, la sexagénaire apprécie particulièrement les cours d’aquabike, dispensés depuis la création de l’espace aquatique, au moment du covid. "On a trouvé l’endroit où s’implanter et s’agrandir au bout de 7 ans d’activité, raconte Isabelle Decouze. La création de la piscine, c’était vraiment la cerise sur le gâteau?!"
La piscine permet au club de dispenser des cours d'aquabike ou encore de bébés nageurs.
Mais si le Samouraï a connu ses heures de gloire, particulièrement entre 2016 et 2019, il a également dû faire face à de nombreuses difficultés. "C’est un miracle que l’on soit encore debout", confesse la gérante.
Entre le Covid et les confinements, qui ont été un premier coup de massue pour les entrepreneurs, l’arrivée de nouvelles salles de sport "low-cost" sur le secteur - "J’ai plein de jeunes qui viennent avec un sac à dos d’une autre salle sur les épaules", confie-t-elle en riant - et la flambée des prix du gaz et de l’électricité, elle s’estime chanceuse de pouvoir célébrer un nouvel anniversaire de la structure.
"C’est compliqué, car on doit constamment justifier nos tarifs auprès des clients. Mais l’année dernière, j’ai reçu une facture de régulation de 6.000 € d’électricité, et une autre de 15.000 € pour le gaz", se souvient la quinquagénaire.
Le sport pour tous et toutesPour rester dans la course du marché sportif, le Samouraï a donc dû se démarquer par des choix stratégiques. Par exemple en diversifiant son offre d’activités, et en mettant l’accent sur son ouverture à tous les publics, et à toutes les générations.
Bébé nageurs, cours de zumba, fitness, yoga, cross et aquakids sont autant d’activités adaptées aux plus jeunes. "On a été l’une des premières salles de sport à intégrer les enfants et les ados dans la remise en forme. C’était très important pour moi que les gens puissent venir en famille", souligne fièrement la gérante et maman de quatre enfants.
Une ambiance familiale qui séduit les habitués comme Sophie. Cette cuisinière à domicile, qui vient s’entraîner autant de fois par semaine que son métier le lui permet, encourage régulièrement ses proches à l’accompagner. "Il y a vraiment une bonne ambiance. On se parle, on connaît les gens ici. C’est vital pour mon équilibre mental."
Elora Mazzini