" J'ai un diplôme d'avocat et j'ai fait une école de commerce ", partage d'emblée Benjamin Chemla, cofondateur et CEO de Shares, une plateforme d'investissement made in France et régulée en France. Loin de l'idée de poursuivre dans le droit, il réalise un pas de côté et crée sa première entreprise, Citycake, à l'âge de 22 ans. Destinée à assurer la livraison de pâtisseries, la startup sera ensuite rachetée par Resto-In. Une première expérience qui lui donnera le goût de l'entrepreneuriat. Des idées plein la tête, Benjamin Chemla fonde Stuart en 2015, un service de livraison " résolvant la problématique du dernier kilomètre " et se concentrant donc sur les trajets courts. Deux ans plus tard, c'est La Poste qui rachètera la société, en pleine santé. Fort de ces réussites, le serial entrepreneur se rend aux Etats-Unis en 2017 pour créer une chaine de salles de sport, Fithouse. " Malheureusement, le Covid a mis fin à mon activité ", partage Benjamin Chemla.
" On s'est tout simplement mis à chercher le profil idéal sur LinkedIn "De retour en France, l'entrepreneur n'imagine pas rester sans rebondir. " Au moment où j'ai perdu mon entreprise à cause de la crise sanitaire et économique, je me suis dit que c'était dans ce genre de situation qu'il devait y avoir des opportunités en bourse ", se souvient Benjamin Chemla. Une idée nait alors dans la tête de l'avocat de formation : créer une plateforme d'investissement sécurisée, accessible dès un euro. Peu familier avec le monde de la fintech et de l'investissement, il se renseigne sur des réseaux tels que Whatsapp ou encore Reddit. " Dans le même temps, j'ai revu un ami d'enfance, François Ruty, qui deviendra finalement le CTO de notre entreprise ", ajoute-t-il. Le duo travaille alors sur la création de Shares, mais réalise très vite qu'un troisième homme serait nécessaire pour mener à bien leur projet pour assurer la partie produit. " On s'est tout simplement mis à chercher le profil idéal sur LinkedIn ", ironise le cofondateur et CEO de Shares. Sur un principe de " dating ", Benjamin Chemla et François Ruty rencontrent Harjas Singh, à l'époque en charge du produit d'investissement chez Revolut. " C'était difficile pour nous de rêver mieux que ce genre de profil pour nous aider à créer notre solution ", poursuit le dirigeant de la fintech.
Plus rien n'arrêtera l'équipe, désormais complémentaire tant d'un point de vue des compétences que des profils, dans la création de Shares. " Pour moi, qui ai créé quatre entreprises, c'est vraiment un bonheur, parce que c'est la première fois qu'il y a vraiment une complémentarité parfaite ", détaille-t-il. Si le CEO de la plateforme est destiné au développement du business, aux levées de fonds et au recrutement, le CTO, François Ruty, est en charge de la technologie. Harjas Singh, quant à lui, a une vision plus artistique du produit et permet à Shares d'innover. " On peut devenir ami avec ses associés, mais il ne faut pas forcément s'associer avec son ami d'enfance. Il faut vraiment rechercher une complémentarité, et c'est ce que l'on a fait ", conseille le serial entrepreneur.
Comment le trio d'entrepreneurs a tapé dans l'oeil des soeurs WilliamsFondée officiellement en 2021, la plateforme Shares permet aujourd'hui au grand public d'investir dans des fonds et de la cryptomonnaie, dès un euro. " On ne peut pas créer une fintech aussi facilement qu'une autre startup, assure Benjamin Chemla. Il faut vraiment rentrer dans un processus très engageant auprès des régulateurs tels que l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) et l'Autorité de Contrôle Prudentiel et de Résolution (ACPR) ". Après 18 mois d'attente avant d'avoir la capacité d'opérer sur le sol français et européen, Shares peut aujourd'hui se targuer d'être en belle expansion. Grâce à la solution, les utilisateurs ont l'opportunité de participer à des discussions pour s'acculturer à l'investissement et de bénéficier de plans pilotés, en accord avec le profil de risque de ces derniers.
En accord avec la volonté de démocratiser un service et de casser les codes, Benjamin Chemla a décidé de faire des Serena et Venus Williams les têtes d'affiche de la marque. " Ça ne m'intéressait pas qu'elles investissent dans Shares, je voulais vraiment qu'elles soient ambassadrices de la marque ", assure le cofondateur de la fintech. Un positionnement puissant, qui s'explique ! " Elles ont réussi ensemble. Issue d'une minorité, Venus a réussi à s'extraire de ça pour devenir une très grande championne. Derrière, elle a ouvert la voie à Serena ", partage le CEO. Alors que les milieux bancaires et de la fintech sont encore minoritairement féminin, Benjamin Chemla avait l'ambition avec ce partenariat de faire bouger les lignes et d'envoyer un message fort. " Quand j'ai réfléchi à une campagne, je me suis dit qu'elles seraient l'exemple parfait pour incarner les valeurs de Shares. Aujourd'hui, plus de 40 % des utilisateurs sont des femmes, une véritable avancée pour nous ", conclut-il.
Cet article a été publié initialement sur Big Média Benjamin Chemla, le serial entrepreneur soutenu par les soeurs Williams
