Un bon vendeur doit avoir les pieds sur terre et ne pas surestimer son bien. Mettez-vous à la place de l’acheteur, essayez de mettre de côté l’affect que vous avez pour votre voilier.
Certes, vos joyeux souvenirs de mer vont vous être utiles pour vendre une belle histoire et aider des acheteurs à se projeter en croisière sur votre voilier. Il ne faut pas en faire l’économie si vos visiteurs se montrent curieux, mais soyez honnête : au fil des navigations, vous avez appris à vivre avec les petits défauts du bord et peut-être même négligé des éléments qui ne vous paraissent pas essentiels.
Attention à ce que ces petits défauts ne soient pas rédhibitoires pour une vente.
[caption id="attachment_184408" align="aligncenter" width="500"]
Ce carré briqué de fond en comble est passé entre les mains d’une société de nettoyage © DR[/caption]
L’exemple le plus courant tient aux vaigrages, aux selleries et aux vernis. Rares sont les plaisanciers ravis à la perspective de naviguer avec un faux plafond qui s’effondre, ou enjoué à l’idée de s’asseoir sur des selleries distendues ou tachées, d’autant que leur rénovation a un coût élevé.
Si vous souhaitez vendre vite, c’est à vous de rafraîchir les aménagements de votre voilier. Faute de mieux, faites établir un devis et répercutez-le sur le prix de vente, cela rassurera vos visiteurs. Magalie, gérante de la société Merida à La Rochelle, nous explique ainsi accompagner régulièrement des clients dans l’achat de leur bateau. «
Le remplacement des coussins de carré peut transformer complètement l’atmosphère à bord, il existe plus de 300 tissus dans nos catalogues. » Il y a l’esthétique et le confort : «
Nous proposons aussi le remplacement des mousses par de vrais matelas qui permettent de redécouvrir le plaisir de dormir à bord.»
Un carré propre et rangé
Vous l’aurez compris, la première règle est de rendre attractif votre voilier. Quelle que soit la saison, commencez donc par un grand ménage de printemps.
Videz vos coffres et équipets, faites si nécessaire un inventaire des pièces de rechange présentes à bord avant de les débarquer pour éviter l’effet de grand bazar d’un coffre saturé de filtres, bidons, chiffons, caisses diverses. Videz vos placards, mais laissez quelques éléments de la vie courante (ouvrages de navigation, vaisselle). Il faut que vos visiteurs puissent se projeter sans être oppressés.
Nettoyez à fond les coffres, les fonds, sans oublier la cale moteur, ce qui va éliminer naturellement les mauvaises odeurs. Sur le pont, dans le cockpit, faites là aussi un peu de ménage : chassez le vert-de-gris et les mousses des rails de fargues, nettoyez bien les toiles présentes sur le pont (capotes, lazy-bag, etc.), dégrisez éventuellement le pont ou les assises en teck du cockpit.
Pensez qu’un voilier « habillé » présente mieux qu’un voilier désarmé : mieux vaut une capote déployée qu’un arceau vide. Evidemment, si toutes vos voiles sont pliées et rangées au sec dans les règles de l’art, cela justifie la présentation d’un croiseur nu et hiverné, mais il faudra bien l’expliquer et proposer à l’acheteur le contrôle de tous ces équipements.
[caption id="attachment_184399" align="aligncenter" width="500"]
Il faut soigner la première impression du visiteur avec un carré le plus accueillant possible. © Voile Magazine[/caption]
Une fois votre visiteur accroché par le charme et l’esthétique de votre unité, ce dernier va idéalement suivre nos conseils (
à lire ici) pour mener à bien sa petite enquête. Il va alors s’agir de répondre sans détour à une série de demandes légitimes : consultation du carnet d’entretien, d’un maximum de factures, du livre de bord, de l’inventaire et des dates de péremption (ou de révision) de l’armement de sécurité, du radeau de sauvetage.
La transparence est un premier pas vers la confiance et la clef d’une transaction sereine pour les deux parties.
Cependant, la confiance n’empêchant pas le contrôle, ne prenez pas ombrage de ses requêtes et de ses investigations. Guidez-le au besoin et allumez l’électronique, faites démarrer le moteur si vous êtres à flot, aidez-le à déplier les voiles si elles sont à poste et que l’absence de vent dans le port le permet.
Un dernier conseil : veillez la météo et privilégiez si possible une visite par temps sec et ensoleillé, ça change tout ! Evidemment, cela prend du temps. Une visite intéressante pour les deux parties dure en moyenne une bonne heure et dans le meilleur des cas elle se prolonge au café du port devant une promesse de vente !
Faites réviser votre moteur
[caption id="attachment_184404" align="aligncenter" width="500"]
Faites réviser votre moteur © Voile Magazine[/caption]
Il est fortement recommandé d’effectuer une révision du moteur conforme aux préconisations du motoriste et, si nécessaire, de réaliser les travaux de mise en conformité.
L’intérêt est double : il s’agit de rassurer l’acheteur qui bénéficiera ainsi de la garantie SAV du professionnel, mais également de vous protéger contre tout recours en cas d’incident moteur après la vente.
Le grand bazar des petites annonces
[caption id="attachment_184403" align="aligncenter" width="500"]
Besoin d'une côte, pensez l'Argus du Bateau.fr © DR[/caption]
En tant que particulier, vendre son voilier consiste à le confi er à un intermédiaire ou à rédiger soi-même une petite annonce sur internet.
Un service gratuit sur l’
Argus du Bateau.fr, mais facturé sur d’autres plateformes de petites annonces généralistes ou spécialisées dans le nautisme.
Pour les professionnels, la diffusion des annonces des voiliers qui leur sont confiés par des particuliers est toujours payante. Or, séisme dans le milieu des agents, le groupe américain Boat Group, propriétaire de 90 % des plateformes d’annonces, a significativement relevé ses tarifs de diffusion (jusqu’à x 3) faisant grimper la facture jusqu’à plus 10 000 € mensuels pour certains agents.
Face à ça, de nouveaux acteurs apparaissent tel que Dune Gestion. Cet acteur important de l’immobilier en suisse lance Yachingaddress.com, un outil numérique protéiforme capable de gérer à la fois la diffusion d’annonces, mais aussi l’intégralité du métier (gestion, back-office, portail).
Aujourd’hui, le site Yachtingaddress, lancé le 1er mars, est gratuit. Il regrouperait à l’heure actuelle près de 3 000 annonces issues d’une centaine de brokers.
Mettez l'acheteur en confiance
À faire :
[gallery columns="2" size="medium" ids="184405,184406"]
À ne pas faire :
[gallery columns="2" size="medium" ids="184407,184401"]
Faites votre auto-diagnostic
[caption id="attachment_184402" align="aligncenter" width="500"]
Sans être aussi officiel qu’un rapport d’expertise, l’auto-diagnostic met en confiance les parties. © Voile Magazine[/caption]
L’application
Eloyot ne s’adresse pas aux vendeurs en particulier, mais à tous les propriétaires soucieux de connaître leur voilier dans les moindres détails. Ainsi fait, il leur sera d’autant plus aisé de justifier auprès de leur assurance de la valeur de leur voilier, mais aussi de planifier l’entretien du voilier en établissant une job-liste prioritaire.
Evidemment, ce type d’auto-diagnostic ne peut être qu’un atout au moment de la vente, même s’il n’a pas la valeur d’un rapport d’expertise réalisé par un professionnel. L’application
Eloyot a pourtant été conçue par
Kevin Hénaf, expert maritime de La Rochelle, qui nous a prodigué ses conseils retranscrits dans ce dossier.
L’atout manifeste de son application est d’accompagner le plaisancier tout au long de son auto-diagnostic en expliquant chaque étape et l’importance de chaque équipement grâce à un livret de fiches pédagogiques. Cela rend l’opération aussi ludique qu’instructive et utile pour les acheteurs, les vendeurs et tous les propriétaires.
Eloyot, application gratuite sur
Google Play et
Apple Store.
Les dernières occasions de la rédaction à découvrir par ici :
Essai Occasion : J/105, fun et racé
Essai Occasion : Ovni 385, un baroudeur prêt à repartir !
Essai Occasion : Porto 37, un baroudeur pour connaisseurs !
Essai Occasion : Voyager 35, la croisière bien au chaud !
Essai occasion du RM 1070 : une sacrée gueule !
Ce carré briqué de fond en comble est passé entre les mains d’une société de nettoyage © DR[/caption]
L’exemple le plus courant tient aux vaigrages, aux selleries et aux vernis. Rares sont les plaisanciers ravis à la perspective de naviguer avec un faux plafond qui s’effondre, ou enjoué à l’idée de s’asseoir sur des selleries distendues ou tachées, d’autant que leur rénovation a un coût élevé.
Si vous souhaitez vendre vite, c’est à vous de rafraîchir les aménagements de votre voilier. Faute de mieux, faites établir un devis et répercutez-le sur le prix de vente, cela rassurera vos visiteurs. Magalie, gérante de la société Merida à La Rochelle, nous explique ainsi accompagner régulièrement des clients dans l’achat de leur bateau. « Le remplacement des coussins de carré peut transformer complètement l’atmosphère à bord, il existe plus de 300 tissus dans nos catalogues. » Il y a l’esthétique et le confort : « Nous proposons aussi le remplacement des mousses par de vrais matelas qui permettent de redécouvrir le plaisir de dormir à bord.»
Il faut soigner la première impression du visiteur avec un carré le plus accueillant possible. © Voile Magazine[/caption]
Une fois votre visiteur accroché par le charme et l’esthétique de votre unité, ce dernier va idéalement suivre nos conseils (à lire ici) pour mener à bien sa petite enquête. Il va alors s’agir de répondre sans détour à une série de demandes légitimes : consultation du carnet d’entretien, d’un maximum de factures, du livre de bord, de l’inventaire et des dates de péremption (ou de révision) de l’armement de sécurité, du radeau de sauvetage.
La transparence est un premier pas vers la confiance et la clef d’une transaction sereine pour les deux parties.
Cependant, la confiance n’empêchant pas le contrôle, ne prenez pas ombrage de ses requêtes et de ses investigations. Guidez-le au besoin et allumez l’électronique, faites démarrer le moteur si vous êtres à flot, aidez-le à déplier les voiles si elles sont à poste et que l’absence de vent dans le port le permet.
Un dernier conseil : veillez la météo et privilégiez si possible une visite par temps sec et ensoleillé, ça change tout ! Evidemment, cela prend du temps. Une visite intéressante pour les deux parties dure en moyenne une bonne heure et dans le meilleur des cas elle se prolonge au café du port devant une promesse de vente !
Faites réviser votre moteur © Voile Magazine[/caption]
Il est fortement recommandé d’effectuer une révision du moteur conforme aux préconisations du motoriste et, si nécessaire, de réaliser les travaux de mise en conformité.
L’intérêt est double : il s’agit de rassurer l’acheteur qui bénéficiera ainsi de la garantie SAV du professionnel, mais également de vous protéger contre tout recours en cas d’incident moteur après la vente.
Besoin d'une côte, pensez l'Argus du Bateau.fr © DR[/caption]
En tant que particulier, vendre son voilier consiste à le confi er à un intermédiaire ou à rédiger soi-même une petite annonce sur internet.
Un service gratuit sur l’Argus du Bateau.fr, mais facturé sur d’autres plateformes de petites annonces généralistes ou spécialisées dans le nautisme.
Pour les professionnels, la diffusion des annonces des voiliers qui leur sont confiés par des particuliers est toujours payante. Or, séisme dans le milieu des agents, le groupe américain Boat Group, propriétaire de 90 % des plateformes d’annonces, a significativement relevé ses tarifs de diffusion (jusqu’à x 3) faisant grimper la facture jusqu’à plus 10 000 € mensuels pour certains agents.
Face à ça, de nouveaux acteurs apparaissent tel que Dune Gestion. Cet acteur important de l’immobilier en suisse lance Yachingaddress.com, un outil numérique protéiforme capable de gérer à la fois la diffusion d’annonces, mais aussi l’intégralité du métier (gestion, back-office, portail).
Aujourd’hui, le site Yachtingaddress, lancé le 1er mars, est gratuit. Il regrouperait à l’heure actuelle près de 3 000 annonces issues d’une centaine de brokers.
Sans être aussi officiel qu’un rapport d’expertise, l’auto-diagnostic met en confiance les parties. © Voile Magazine[/caption]
L’application Eloyot ne s’adresse pas aux vendeurs en particulier, mais à tous les propriétaires soucieux de connaître leur voilier dans les moindres détails. Ainsi fait, il leur sera d’autant plus aisé de justifier auprès de leur assurance de la valeur de leur voilier, mais aussi de planifier l’entretien du voilier en établissant une job-liste prioritaire.
Evidemment, ce type d’auto-diagnostic ne peut être qu’un atout au moment de la vente, même s’il n’a pas la valeur d’un rapport d’expertise réalisé par un professionnel. L’application Eloyot a pourtant été conçue par Kevin Hénaf, expert maritime de La Rochelle, qui nous a prodigué ses conseils retranscrits dans ce dossier.
L’atout manifeste de son application est d’accompagner le plaisancier tout au long de son auto-diagnostic en expliquant chaque étape et l’importance de chaque équipement grâce à un livret de fiches pédagogiques. Cela rend l’opération aussi ludique qu’instructive et utile pour les acheteurs, les vendeurs et tous les propriétaires.
Eloyot, application gratuite sur Google Play et Apple Store.
