Depuis 40 ans, Catherine et Jean-Claude Gilbert exploitent leur commerce à Villossanges. C’est le dernier de la commune aujourd’hui. Ils voudraient céder leur affaire. Mais la vétusté des locaux leur complique la tâche. La municipalité tente de trouver une solution.
L’annonce a été publiée depuis longtemps. Mais personne, ou presque, n’a manifesté le moindre intérêt pour celle-ci. Dans leur boulangerie-pâtisserie qui fait aussi primeur, bureau de presse et épicerie, à Villossanges, Jean-Claude et Catherine se morfondent. Cela fait quarante ans qu’ils font vivre ce commerce, La Gerbe d’Or, qui est aujourd’hui le dernier de la commune.
Les conditions pour qu’ils partent tous deux (*) à la retraite sont bientôt réunies. Ils souhaitent vendre leur fonds de commerce. Mais ils n’y arrivent pas. Une partie du problème tient en la vétusté des locaux qu’ils occupent. Le bâtiment accuse son âge.
« Du sol au plafond, des fenêtres à la toiture, il faut tout reprendre. La toiture est morte. Lors d’un orage, l’an dernier, l’eau descendait les escaliers comme une rivière. »
Les habitudes changées des rurauxL’activité du commerce a ralenti à mesure que le village a perdu des habitants et que certaines structures touristiques voisines, comme le village-vacance de Confolans, ont périclité. Les habitudes des ruraux ont également changé, préférant parfois les supermarchés distants de 20 minutes aux épiceries de proximité.
La maire, Jean-Luc Le Chapelain, est bien conscient de l’importance de ce dernier commerce sur la commune. « Les commerces en milieux ruraux sont très importants. Ils maintiennent une activité, ils créent du lien social aussi… Si on le laisse partir, qu’est-ce qu’on va devenir ? », s’inquiète-t-il.
Les réflexions de la mairieLa municipalité a déjà créé un café communal, ouvert les dimanches matin, pour pallier la fermeture du dernier bistrot. Dorénavant, c’est le dossier de La Gerbe d’Or qui est sur leur bureau. Le projet de la mairie est de racheter le bâtiment pour faire les travaux de rénovation nécessaires pour permettre l’installation de repreneurs.
Un architecte est déjà venu faire des relevés. Le projet n’est pas encore chiffré. « Comme toujours, le nerf de la guerre, c’est l’argent. En septembre, on prendra la décision de savoir si on se lance », commente le maire.