Encore abasourdis par l’annonce de la liquidation judiciaire, les salariés de La Manufacture des Lumières ne feront pas l’impasse sur les élections législatives. Même si ce n’est évidemment pas leur préoccupation première, ils feront leur devoir de citoyens.
Pas une priorité mais un devoir« Franchement, je n’y connais rien et je ne me suis pas encore vraiment penché dessus, concède l’une d’entre elles. On a d’autres problèmes et on a parfois l’impression que les politiques, de tous bords, se moquent de nous. Même s’il faut choisir entre la peste et le choléra, on ira voter. Des gens se sont battus pour qu’on ait ce droit, on fera notre devoir. » S’ils regrettent « qu’aucun politique n’ait apporté son soutien », ils assurent que cela n’influencera pas leur choix au moment de glisser le bulletin dans l’urne.
« On aimerait que quelqu’un arrive au pouvoir et fasse bouger les choses pour que la situation s’améliore, poursuit une collègue. Nous, au milieu de notre cambrousse, on est qu’une goutte d’eau au milieu de tout ça, mais chaque vote compte, donc on se doit de voter. »
Le sentiment de ne pas existerMême si, depuis quelque mois, les salariés ont l’impression de ne pas exister aux yeux des politiques, ils veulent tout de même se faire entendre à travers ces élections législatives. « Si on ne vote pas, ce n’est pas la peine de se plaindre après, conclut une troisième salariée. Nous, on est toujours resté dans notre coin, mais pour faire bouger les choses, il faut faire du bruit. »
Nourredine Regaieg
