La France est entrée en zone de turbulences à haut risque. Quelque part entre burlesque et tragi-comique. Rien ne manque à ce « soap » politique, sur fond de dissolution hasardeuse : trahisons, coups bas, reniements, promesses, déclarations enflammées, bafouillements… Les ambitions sortent du bois de manière assez désordonnée, bien plus tôt que prévu, précipitant l’après-Macron. À croire qu’ils rêvent tous de devenir Premier ministre ! Le scénariste de cette séquence improvisée, qui comptait s’épargner le « désordre », n’est-il pas en train de perdre le contrôle d’un pays qu’il voudrait ramener à la raison, la sienne, maintenant passé le défouloir des européennes ? Ou ce qu’il analysait comme tel. Le tripartisme qui structure la scène politique française, couplé à une forte participation, pourrait faire pousser de nombreuses triangulaires. Et aboutir, in fine, à une France ingouvernable. Au fond, la société est allée plus vite que les institutions, qu’un mode de scrutin proportionnel aurait mieux préparées à cette crise et à une démocratie du compromis. Au lieu de cela, c’est la guerre des chefs. Or, la soif du pouvoir, trop longtemps ravalée, opère rarement dans l’intérêt général.
l’éditorial
Florence Chédotal