La Renault Supercinq de Thomas Molinatti trône encore à proximité de son hangar de Néris-les-Bains (Allier). Le brocanteur l’a acquise il y a peu plus d’un mois. "Je l’ai rentré le 10 du mois", raconte-t-il avec un sourire. "Quelques jours plus tard on m’a contacté pour me la louer." Et pas pour n’importe quel événement… Pour le tournage d’une série française, dont la sortie est prévue en 2025.
Faire revivre des objetsUn coup de chance et un joli coup de projecteur pour Thomas Molinatti qui avait déjà l’habitude, en plus de la vente, de louer des véhicules et autres objets. Pour des événements privés comme des mariages, des pièces de théâtre, des expositions temporaires, des shootings photo, des vitrines de magasin, le cinéma depuis peu…
"La location, c’est quelque chose qui rapporte plus en termes d’image ou de communication qu’en termes financiers."
"C’est un moyen de faire vivre tout un tas d’objets. En tant que brocanteur, on est passeur d’histoire. Et là, pour cette Supercinq, cela rajoute une ligne sur son CV. C’est sympa de faire revivre ces objets comme ça plutôt qu’ils restent à prendre la poussière ou dans un carton."
Des demandes variéesLe brocanteur a ainsi de nombreuses demandes. Des demandes pour le moins variées. "On me demande un peu de tout. Tout est potentiellement louable même si souvent ce sont des pièces visuelles. Là, par exemple, on vient de me contacter pour savoir si j’avais une Lada Niva pour une autre série."
"J’ai un canon, au fond du hangar, qui va être loué en déco pour l’ouverture d’une armurerie. J’ai une robe XIXe qui sert pour des shootings. Un phonographe de 1910 qui peut servir de décor…"
"Les troupes de théâtre viennent aussi me voir au début de leur saison pour des accessoires : pour des chapeaux, des lunettes, de petites choses qui marquent les spectateurs."
La difficulté : répondre à la demandeLe brocanteur a même des demandes auxquelles il n’avait encore jamais songé. "C’est nouveau. Mais j’ai aussi des demandes d’agents immobiliers qui ont des besoins pour des biens qui ne sont pas meublés. Ils viennent me voir pour louer du mobilier le temps d’un shooting photo pour rendre les biens plus attrayants."
Et le plus difficile pour le professionnel est de répondre à la demande à l’instant T. "J’ai toujours fait de la location. Mais le problème, c’est que je ne peux pas stocker des objets juste pour ça, en espérant les louer une fois tous les vingt ans. Par exemple, pour les séries ou le cinéma, c’est à chaque fois des demandes très précises. Alors à chaque fois, c’est un peu un coup de poker."
Laura Morel
