Mérinchal. Les blousons noirs des choucas très dans le vent. C’est l’été, une période que l’on associe à la chaleur et au lyrisme musical des chants du loriot, du rossignol et de la grive musicienne. Figures de mauvais temps, les choucas nouveaux sont sortis des nids et ont rejoint leurs aînés avec la discrétion d’un groupe de rappeurs en plein festival.
Blousons élégamment emplumés de noir et capuches gris métal brillant, ils survolent les alentours du château de la Mothe en groupes criards qui se forment et se déforment au gré des arbres visités.
Une excellente capacité d’adaptationArrivés discrètement dans les années 2000, les choucas des tours ont pris de l’assurance en multipliant leur effectif. Ils semblent même désormais contrôler l’espace aérien local sans être particulièrement agressifs pour les autres oiseaux, à moins qu’une buse ou un milan s’approche un peu trop près de leurs nids. A ce moment-là, la solidarité du nombre des petits corvidés prend le dessus sur la force des rapaces.
Mi-oiseaux des villes et des champs, les choucas sont des opportunistes cavernicoles qui aiment les bâtiments anciens et les vieux arbres troués comme du gruyère. Ils adaptent facilement leurs manières de se nourrir aux quatre saisons. Les bords de l’étang de Sagne-Jurade leur fournissent une belle diversité de batraciens et de gros insectes mais leurs becs gourmands les poussent souvent à venir glaner quelques cerises et fraises près des habitations où ils font de la concurrence aux merles, aux pies et aux geais.
Avec leurs beaux yeux bleus, tendres et délavés, on leur donnerait le bon dieu sans confession, c’est sûrement pour cela qu’ils rôdent toujours autour des clochers des églises.