Emmanuelle Jamond et Laurent Cessac, qui produisent du safran et élèvent des vaches highland, à Estivaux (Corrèze), donneront le coup d’envoi de la 3? édition de L’été à la ferme, ce vendredi 21 juin, avec une soirée musicale. Rencontre avec un couple d'agriculteurs atypique.
En 2019, en achetant une ferme en ruines dans le village d'Estivaux, en Corrèze, pour la transformer en maison passive, Emmanuelle Jamond et Laurent Cessac étaient loin d’imaginer qu’ils se retrouveraient, cinq ans plus tard, à cultiver le safran et à élever des highlands dans la campagne corrézienne.
Comment l'élevage de vaches Highland tente de se structurer en France ?
De prothésiste dentaire à safranière« L’idée de départ, comme c’est une race rustique, c’était d’avoir des animaux pour remettre en état les parcelles de la ferme. Mais rapidement, on a voulu aller plus loin et redonner sa vocation première à ce lieu », glisse Laurent Cessac, qui partage désormais son temps entre son métier de vétérinaire et sa passion de jeune éleveur.
C’est ainsi qu’a germé l’envie d’Emmanuelle Jamond de quitter son métier de prothésiste dentaire pour se lancer dans le safran. « Tout était réuni ici avec un climat propice et la présence d’un terrain drainant. Et puis, c’est une production qui nécessite peu de mécanisation et pas de grandes surfaces », explique la productrice.
Confitures, infusions, moutarde, sirops...Depuis, le couple a considérablement développé ses activités. Sous la marque Safran de la Vézère, Emmanuelle Jamond a créé une large gamme de produits safranés allant de la confiture aux infusions en passant par la moutarde, le sel liquide en spray ou encore du sirop. Elle va même jusqu’à vendre les fleurs séchées de safran à des entreprises cosmétiques.
C'est sa manière à elle de lutter contre les idées reçues qui collent au safran, « injustement coincé entre la paella et son prix au kilo (autour de 35.000 euros, NDLR). » « En réalité, c’est un tel exhausteur de goût, qu’avec un gramme, on a de quoi faire pendant un an », insiste la safranière, qui pourrait parler de son or rouge « durant des heures ».
C’est d’ailleurs ce qu’elle fait au sein du réseau Bienvenue à la ferme qui lui permet de vendre ses produits en circuits courts tout en faisant découvrir au grand public cette culture « très chronophage ». « Ça permet, par exemple, de montrer la quantité de fleurs – entre 180 à 220 – qu’il faut pour faire un gramme de safran. »
Son conjoint, Laurent Cessac, qui élève désormais une quarantaine de highlands pour la reproduction et l’agrément, y voit un « outil de promotion hyper efficace » pour le monde agricole. « Ça correspond à une vraie attente des consommateurs de savoir ce qu’il y a derrière les produits », glisse-t-il.
Insolite ! Ces vaches écossaises qui broutent les tourbières creusoises
Une soirée musicale autour d'une bière au... safranUne démarche que le couple pousse un peu plus loin encore en participant à l’opération L’été à la ferme qui propose des rendez-vous conviviaux chez des agriculteurs corréziens de fin juin et fin août. Cette année, il en donnera même le coup d’envoi avec une soirée musicale.
Emmanuelle Jamond y présentera la bière au safran qu’elle vient de lancer avec la brasserie Canhopée, à Voutezac. Côté musique, c’est le groupe Scotland et Cow qui officiera ; un nom tout désigné pour un concert entouré de highlands écossaises.
Soirée musicale. Le Safran de la Vézère donne le coup d'envoi des animations proposées dans le cadre de l'opération L'été à la ferme, ce vendredi 21 juin, à 19 heures. Renseignements et réservations au 06.74.76.06.87.
Michaël Nicolas
