«J'ai supprimé mon tweet. Je m'excuse pour la façon dont je l'ai exprimé», a déclaré dans la nuit du 19 au 20 juin Katrin Göring-Eckardt, vice-présidente du Bundestag. «Je m'inquiétais seulement du fait que 21% des Allemands pensent qu'il serait mieux qu'il y ait plus de "blancs" dans l'équipe nationale», a-t-elle poursuivi dans son message posté sur X (ex-Twitter), avant de conclure : «Je suis fière de notre équipe et j’espère que nous parviendrons à convaincre ces 21%.»
Ces excuses surviennent quelques heures après un précédent message de cette élue écologiste ayant provoqué un véritable tollé sur le réseau social. «Cette équipe est vraiment géniale», s’était enthousiasmée Göring-Eckardt, après la victoire de l’équipe allemande de football contre la Hongrie. Et d’ajouter : «Imaginez un instant s'il n'y avait que des joueurs allemands blancs.»
Une référence claire à une enquête d’opinion, diffusée plus tôt ce mois-ci dans un documentaire de la chaîne publique Westdeutscher Rundfunk (WDR), où il était demandé aux sondés s’il fallait davantage de joueurs blancs dans la sélection allemande : 21% d'entre eux avaient répondu par l'affirmative.
Intitulé «Unité, droit et diversité – l’équipe nationale entre racisme et identification», ce documentaire s’interrogeait sur l’évolution de l’équipe nationale allemande au cours des trois dernières décennies et notamment sa représentativité de la société allemande. Un sondage critiqué, tant dans la sphère politique que sportive. L’étude fut qualifiée de «raciste» par l’entraîneur de l’équipe allemande de football, Julian Nagelsmann.
Wer bei der deutschen Nationalmannschaft die Hautfarbe der Spieler thematisiert, betreibt Rassismus, unabhängig von der Motivation dahinter. https://t.co/3dB9bGlSEx
— Ahmad Mansour ????️ (@AhmadMansour__) June 19, 2024
À son tour, Katrin Göring-Eckardt a été accusée de racisme. «Quiconque discute de la couleur de peau des joueurs allemands commet du racisme, quelles que soient les motivations qui le sous-tendent», a notamment déclaré sur X l'orientaliste Ahmad Mansour. Le vice-président du parti libéral FDP, Wolfgang Kubicki, a pour sa part jugé «vraiment inquiétant que les Allemands soient jugés sur la couleur de leur peau».