Comment est né ce projet ?
"J’ai réalisé ce documentaire sur un peu plus d’un an, en filmant des séances de danse thérapie les dimanches à Craponne-sur-Arzon, en Haute-Loire. D’habitude, je choisis mes sujets et je ne prends pas de commande.
Là, on m’a appelé parce que l’intervenant danse, Sidi Graoui, est quelqu’un que je connais très bien, j’avais déjà fait un film sur lui. Et la responsable de projet de l’hôpital du Puy qui s’occupait de ses interventions dans les ehpad voulait témoigner du travail parce qu’elle jugeait, à juste titre, que c’était un très beau travail. Et je lui ai dit non…
Par acquit de conscience, je suis allé voir une séance et au sortir de la séance, j’avais envie de faire un film !"
En quoi consiste la thérapie danse ?
"Elle se décompose en plusieurs parties : d’abord des mouvements sur le corps, d’étirements, de lutte contre l’arthrose et les phénomènes de la vieillesse, puis ça se termine par de la danse vraiment.
Sidi fait danser les personnes âgées, avec des résultats parfois étonnants, j’ai presque envie de dire miraculeux. Il y avait un monsieur notamment, qui était catatonique quand on l’a rencontré et à la fin du film, il se relève. Donc c’est le travail du corps et des sens à travers la danse."
Quel message voulez-vous faire passer à travers ce documentaire ?
"Que la vie veut passer jusqu’au bout et c’est la preuve par neuf ce film ! La vie passe toujours. Malgré la maladie, la solitude, la vieillesse… Il y a plein de choses qui continuent de tourner jusqu’au dernier moment. C’est vraiment quelque chose qui m’est apparu en tournant, et c’est ce que dit le film.
Beaucoup de gens ont un peu peur de le voir et je leur dis “Surtout pas”, c’est plutôt un film lumineux. Il est très positif au final."
Ce documentaire d’une cinquantaine de minutes a été coproduit par les hôpitaux du Puy, d’Yssingeaux et de Craponne-sur-Arzon et le Département de la Haute-Loire, et produit par Court-jus production. Les hôpitaux le font tourner dans un cadre interne pour des visées thérapeutiques et "on l’a inscrit dans les festivals. On attend le retour", conclut Grégory Robin.
C’est une ode à la vieillesse ?
"La vieillesse est un beau sujet. Dans tous mes documentaires, le sujet qui revient, c’est l’humain. Il y a des choses sociétales forcément, mais ce qui m’intéresse véritablement, c’est l’humain. « Il y a des choses très fortes qui se passent » La vieillesse, on est quand même les deux pieds là-dedans, ce sont des belles leçons d’humanité, il y a des choses très fortes qui se passent avec les vieux. La chose jolie je crois dans mon film, c’est qu’on voit les personnes en fin de vie mais on les voit en pleine vie aussi. Même pour certains, renaître, avec l’activité danse. Et c’est ça le plus chouette que j’ai vécu avec ces personnes, comment trouver encore l’énergie de ce flux vital, et elles le trouvent !"
A voir ce jeudi 20 juin. La Maisonnée Boisvallon organise une projection du film documentaire Encore une danse, jeudi 20 juin, à 20 h 30, précédé d’un apéritif dînatoire à 19 heures, en présence de son réalisateur Grégory Robin
Gaëlle Chazal
