Suivant le mouvement national, des salariés de la clinique moulinoise Saint-Odilon sont en grève depuis mardi matin. Ils demandent l’application d’un avenant qui leur permettrait de toucher une meilleure rémunération.
"On fait la grève pour avoir des sous à la fin du mois !", résumait une gréviste ce mardi matin, devant la clinique Saint-Odilon de Moulins.
Ils étaient une vingtaine à se mobiliser pour une revalorisation de leurs salaires. "Ce qu’on demande, c’est simplement l’application d’un accord, “l’avenant 33”, signé fin 2023 et paru dans le journal officiel. Celui-ci réévalue les grilles salariales du personnel hospitalier des établissements privés", explique Philippe Da Silva, délégué syndical CFDT de la polyclinique Saint-Odilon.
D’après les manifestants, grâce à cet avenant, leurs salaires augmenteraient de plusieurs centaines d’euros. "Ce qui nous amènerait presque à des grilles qui se rapprocheraient de celles de l’hôpital public", grince Véronique Chaumont, membre de la CFDT. Car "contrairement à l’idée reçue, nous touchons moins dans le privé : entre 400 et 800 euros de différence pour un poste et une expérience équivalents".
Problème, l’avenant 33 était conditionné à un financement de l’État. "Sous le gouvernement Borne, il y avait une enveloppe prévue pour nous, mais depuis les choses ont changé", explique le délégué syndical.
"Ils se sont approprié notre enveloppe"Face à l’inflation, les patrons de cliniques françaises avaient l’intention de se mettre en grève début juin, car leur budget de fonctionnement, alloué par l’Etat, n’avait pas été revu à la hausse depuis plusieurs années. Finalement, "ils ont obtenu leur augmentation, n’ont pas fait grève, et de notre côté on n’a rien eu. Ils se sont approprié notre enveloppe", dénonce Philippe Da Silva.
"Les grévistes ont des revendications légitimes", estime Benjamin Vacher, le directeur de la clinique Saint-Odilon, qui souhaite plutôt laisser les syndicats s’exprimer sur cette question. Il tient toutefois à préciser qu’en concertation avec le personnel et les syndicats, "tout a été mis en place pour garantir la sécurité des patients dans sa clinique, pendant ce mouvement national". En outre, "des opérations pourront être reprogrammées en fonction de l’évolution de la grève."
La grève se poursuit, à durée indéterminéeLe directeur déplore que l’Etat doive faire des économies, mais précise que celui-ci s’est engagé pour de nouvelles mesures pour le personnel des hôpitaux privés, qui pourraient s’appliquer d’ici 2025 à 2027.
"Trop tard" pour les grévistes de Saint-Odilon, qui réclament "ce qui a été signé". "Nous aussi on souffre de l’inflation", plaide Philippe Da Silva.Les grévistes ont l’intention de poursuivre le mouvement jusqu’à l’obtention de leur revendication.
Emeric Enaud