Renaud, Grenoble ne figurait pas sur votre programme officiel…
En fait, cette compétition était sur mon calendrier depuis longtemps ; c’était une opportunité si besoin. Et là, je me retrouve devant le fait accompli.
C’est-à-dire ?
Jusqu’à présent, j’étais bien, je montais en puissance. La petite lésion de l’aponévrose (de l’ischio gauche) que j’ai eue à Pierre-Bénite a complètement changé la donne. J’ai étudié toutes les options avec mon staff médical et sportif et le meeting du Bourget a servi de test. Après une semaine avec le frein à main, je suis arrivé à courir en maîtrisant la douleur et j’ai réussi à sauter avec de bonnes perches. C’est cool, ça a tenu et ça me permet de me projeter sur la suite.
Où en est votre blessure ?
C’est une lésion myo aponévrotique, pas du muscle directement. J’ai pris plusieurs avis médicaux. On a contrôlé avant et après le meeting, et ça ne s’est pas aggravé. Donc.
L’horizon s’ouvre ?
J’ai vu que je pouvais gérer la douleur et sauter. Donc, il faut me mettre dans la tête que c’est jouable, y aller et retrouver mon engagement. Je suis encore dans le coup, je ne dois plus me poser de questions et aller au bout du projet.
« Je ne veux surtout pas sortir des “France” pas qualifié, en ayant les regrets de ne pas avoir tout tenté. »
Vous connaissez ce meeting à Montbonnot-Saint-Martin (à 9 km de Grenoble) ?
Je n’ai jamais sauté là-bas, mais je sais qui l’organise et Thibaut (Collet) y a fait 5,81 m l’an dernier.
Avez-vous les 5,82 m dans les jambes ?
Clairement. Je ne prendrais pas des risques si je ne les valais pas. C’est justement ce qui me motive.
Quel serait l’idéal ?
Les minima olympiques le plus rapidement possible, forcément. À Grenoble, je ne sais pas, j’en ai les moyens mais je dois d’abord reprendre des repères. En fait, les minima ne sont pas une fin en soi, l’objectif est double. Je dois aussi continuer de progresser, préparer les “France”, rester dans le rythme jusqu’au bout.
Francis Laporte
