La traditionnelle Saint-Cochon faisait, ces samedi 15 et dimanche 16 juin, son grand retour à Marcillat-en-Combraille (Allier). Voici quatre choses à retenir de cette édition 2024 et de ses nouveautés.
La bière coule, les odeurs de nourriture remontent au nez et les reprises des tubes de variété s’enchaînent à un rythme effréné. Ce week-end, à Marcillat-en-Combraille, à une trentaine de minutes au sud de Montluçon, c’était jours de fête. Et pour cause, la célèbre Saint-Cochon, organisée par la Banda Follet, faisait son grand retour, depuis sa dernière édition en 2019.
Une reprise, marquée par quelques changements d’envergure et une météo qui, comme souvent ces derniers temps, n’a pas vraiment été au rendez-vous. Voici le bilan.
Le nouveau lieu a plu aux organisateursLes habitués le savent. La Saint-Cochon, normalement, c’est Au Chant du Grillon de Mazirat qu’on la fête. Au QG de la banda. Mais voilà, les propriétaires du mythique restaurant ont changé d'activité et la Banda Follet a dû rebondir et trouver un nouvel endroit pour accueillir la Saint-Cochon.
Et c’est dans la commune de Marcillat-en-Combraille, sur le site du GTR-Performance, un pôle de loisirs, que s’est porté le choix de l’association. Il a fait l’unanimité. "On est très très bien au niveau des installations. Il n’y a pas de chapiteaux à monter, il y a des chalets sur place pour loger les musiciens, des toilettes…", se réjouit Aurélien Murat, le tout nouveau président de la Banda Follet, un petit sourire aux lèvres. Un nouveau lieu donc, où le groupe pourrait bien prendre ses aises pour les éditions à venir…
Adrien Murat et Stéphane Sabatié, de la Banda Follet.Nouvelle formule de la course de cochons appréciéeQui dit nouveau lieu, dit aussi nouvelles contraintes. Dans ce parc de loisirs, difficile voire impossible d’installer un cochodrome pour faire concourir les porcins. Mais une alternative s’est dégagée avec la piste de karting qu’offre l’endroit.
Cette année, le public n’a donc pas misé sur un tiercé d’animaux, mais sur des pilotes de kart. Vêtus de t-shirts roses, floqués d’une tête de cochon, huit conducteurs en herbe ont essayé de décrocher la première place sous les yeux du public.
Le nez collé à la grille qui jouxte la piste de course, Marie-Josée Masson, un couvre-chef en forme de cochon sur la tête, ne perd pas une miette du spectacle. "Je préfère avec les humains, c’est super !", se réjouit cette vieille dame juste avant le début de la course. Plus de cochons ? "C’est dommage", pondère Séverine, dite Zouki. "C’était la tradition." Pourtant, cette joueuse de la banda fait partie des élus à tester le kart. "Ça modernise", se réjouit de son côté Pierrick, dossard n°1 sur les épaules.
Un changement de date qui devrait se perpétuerNormalement, la Saint-Cochon, c’est en mars. Pour ce retour, c’est pourtant à la période estivale qu’elle s’est faite. "On a voulu déplacer au mois de juin pour la météo", rigole Aurélien Murat qui reconnaît ne pas avoir eu beaucoup d’instinct. Dans le futur, l’association pense à maintenir la manifestation à cette période.
La météo n’a pas fait l’affaire des commerçantsSi toutes et tous sont bien contents de la reprise, le ciel menaçant et les averses sporadiques ont un peu troublé la fête. Comme beaucoup d’évènements ces derniers temps, la fréquentation n’est pas celle espérée. "Je dirai mille personnes et six cents couverts pour samedi", estime à la louche Aurélien Murat, qui se félicite tout de même de pouvoir compter "sur les fidèles". Une météo qui impacte les commerçants du marché artisanal.
Le petit marché artisanal n'a pas eu beaucoup de visiteurs. Ses mèches de cheveux dans le vent, Anne-Claire Trommenschlager tient à bout de bras le barnum qui protège son stand de couture. Peu de gens s’arrêtent. "Le temps, la conjoncture actuelle", en tout cas "c’est très calme", admet la trentenaire. En fait, "je pense que c’est l’édition la plus calme".
En face d’elle, au stand de L’Andouille de Charlieu, les clients ne sont pas nombreux non plus. Pour son vendeur, aussi, avec cette météo, "c’est compliqué". Avant la pandémie, l’homme avait participé à quatre éditions à Mazirat et il est mitigé sur ce nouveau format. "Il faut le savoir que c’est la Saint-Cochon, parce qu’il n’y a pas de cochons ", se questionne le vendeur qui regrette la découpe du cochon qui n’a pas eu lieu.
"Après, pas sûr que les gens aient envie de voir ça", plaisante sa voisine, Daphné Martinez. "L’organisation est top", abonde la vendeuse de charcuteries. "La météo est horrible", mais "c’est le jeu du métier".
La Banda Follet n’a plus qu’à croiser les doigts pour que le temps soit plus clément l’année prochaine.
Texte : Camille Gagne Chabrol
Photos : Cécile Champagnat