Le trentenaire s’avance vers la barre en s’aidant d’une canne. On le fait asseoir sur une chaise. "J’ai le fémur cassé", soupire-t-il pour se justifier. Plus d’un an et demi après l’accident qui lui vaut cette comparution, les stigmates sont encore vifs. Pour lui comme pour la conductrice de la voiture qu’il a percutée, laquelle s’est vue notifier une ITT de trois mois.
Le conducteur à l'origine d'un accident, était ivre et à contresens sur l'A75 : condamné, il sera incarcéré
C’était le 25 novembre 2022, sur une route de Bort-l’Étang rendue humide par la pluie. Le prévenu était au volant d’une Peugeot 108. Dans une courbe, il perd le contrôle de son véhicule et se déporte sur la gauche. Une automobiliste qui arrive en face serre à droite pour l’éviter. En vain. La 108 emboutit son véhicule de plein fouet.
La question de la vitesseLe jeune conducteur roulait-il trop vite comme l’affirme un témoin qu’il a dépassé à vive allure ? Il conteste et évoque une plaque d’hydrocarbure, dans le virage, dont la présence a été attestée par les gendarmes. "Ce n’est pas un quantum de vitesse qui lui est reproché mais le fait de ne pas avoir su adapter celle-ci", précise Françoise Chadefaux-Gallay au parquet. Elle veut trois mois avec sursis et une suspension de permis de six mois.
"Il a adapté sa vitesse", proteste Ma Ramos en défense, pour qui la perte de contrôle est bien liée à la plaque de carburant. Me Cherasse, avocate de la victime, évoque les conséquences de l’accident sur sa jeune cliente . "Alors qu’elle entame sa vie professionnelle, elle se demande comment elle va pouvoir en avoir une." Le prévenu s’excuse. Le tribunal suit le parquet.
Olivier Choruszko
