Qu’importe si le monde de la finance les disqualifie, puisqu’ils ont changé. C’est eux-mêmes qui le disent, renvoyant aux grimoires de la politique le FN des affaires, des invectives et des « points de détail de l’histoire ». Un discours martelé, comme un mantra, marketé sur le polissoir de la dédiabolisation, qui infuse, jusque chez les CSP +. Mais sous l’eau qui dort, dans la turbidité paléontologique des vieilles lunes doctrinales du mouvement, quels maelströms pourrait bien exhumer un avènement de l’extrême droite au pouvoir ? La suppression de la double nationalité, rayée du logiciel programmatique du RN depuis deux ans, mais invoquée par Sébastien Chenu, jeudi soir, dans une séquence embarrassante sur TPMP ? La privatisation de l’audiovisuel public, également évoqué par le vice-président du RN, décidément inspiré ? Certains retiendront les « Mea culpa » sur X, salueront la chasse au gaspi consentie sur le râble de la télé publique ou invoqueront le relent fortuit d’une tambouille qui n’appartiendrait plus qu’au passé. D’autres sentiront peut-être, sous le rimmel d’une virginité encore suspecte, le souffle rauque de ce que fut la bête immonde.
l’éditorial
Sébastien Couratin