Habituellement, l’amphithéâtre Michel-Tourlière dévoile les tapisseries sitôt leur tombée de métier. Ce lundi 10 juin, il a exposé l’esquisse de ce qui deviendra le carton de la sixième pièce (*) de la tenture L’imaginaire de Hayao Miyazaki en tapisserie d’Aubusson.
« La Sieste de Mei et Totoro » est une pièce exceptionnelle pour au moins trois raisons.
Exceptionnelle par sa taille La tapisserie issue de Mon Voisin Totoro mesurera 7,36 x 4,30 mètres, soit 31,65 m2 qui nécessiteront probablement près de 18 mois de tissage.
La dessinatrice-cartonnière Delphine Mangeret a déjà commencé son travail de préparation. Celui-ci passe notamment par le choix des fils et la mise au point de la gamme de couleurs, qu’elle a présentés lundi.
D’abord on se demande quelle texture on va utiliser pour interpréter Totoro.
Afin d’exprimer la sensation de douceur de son pelage, Delphine Mangeret évoque déjà des fils effet bouclettes ou effet mohair.
Et pour représenter la petite héroïne?? : « On pourrait imaginer Mei tissée tout en soie, pour donner le côté sensible et fragile mais aussi lumineux, et donner l’impression qu’elle s’enfonce dans le pelage de Totoro ».
Exceptionnelle par son sujetAprès Princesse Mononoké, Le Voyage de Chihiro et Le Château ambulant, l’équipe de la Cité de la tapisserie a choisi une image extraite de Mon Voisin Totoro, « le film le plus populaire de Miyazaki », a précisé Jean-Philippe Trapp, chargé du développement économique à la Cité de la tapisserie.
« L’imaginaire de Hayao Miyazaki en tapisserie d’Aubusson est un projet phare de la Cité qui vise à renouveler les publics et à attirer les jeunes générations », a résumé, lundi, Romain Bonnot, président de la Société des Amis de la Cité de la tapisserie.
Grâce à Miyazaki, ce sont maintenant les enfants qui amènent leurs parents et leurs grands-parents à la Cité.
Et ce sont ces petits visiteurs qui ont convaincu la Cité d’ajouter cette sixième image à la série : « Totoro a toute sa place dans la tenture », a reconnu la conservatrice Alice Bernadac.
Romain Bonnot, président de la Société des Amis de la Cité de la tapisserie ; Delphine Mangeret, dessinatrice-cartonnière ; Alice Bernadac, conservatrice ; Jean-Philippe Trapp, chargé de mission développement économique.
Et puis, face aux demandes en provenance de France (Opéra de Bordeaux, musée du Quai Branly) mais aussi de l’étranger (exposition universelle d’Osaka), Jean-Philippe Trapp a expliqué : « On s’est rendu compte qu’il faudrait au moins six tapisseries de Miyazaki, pour qu’on en ait trois à montrer aux visiteurs de la Cité et trois qui pourront être exposées ailleurs ».
Exceptionnelle par son financement Pour la première fois, chacun est invité à contribuer pécuniairement à la réalisation de cette tapisserie.
Une campagne de financement participatif sur la plateforme KissKissBankBank sera officiellement lancée jeudi 13 juin?; elle se poursuivra jusqu’au 31 juillet. La Cité a donc sept semaines pour réunir 340.000 €. Ou au moins 75.000 €, ce qui représente le premier palier du projet.
C’est une occasion unique de mobiliser tout un territoire autour d’un super savoir-faire.
Particuliers, associations, entreprises : chacun peut participer à hauteur de ses moyens, à partir de 5 €, sachant que toutes les contributions sont défiscalisables et donneront lieu à des compensations (à découvrir dès le 13 juin sur KissKissBankBank).
(*) Les tapisseries « Ashitaka soulage sa blessure démoniaque » (Princesse Mononoké), « Le Banquet du Sans Visage » (Le Voyage de Chihiro), « Le Château ambulant » et « La Peur de Hauru » (Le Château ambulant) sont déjà tombées de métiers. Du projet initial de tenture, reste à tisser « Le Secret de la Fukai » (Nausicaä de la vallée du vent).
La Sieste de Mei et Totoro en tapisserie d’Aubusson. La campagne de financement se déroulera du 13 juin au 31 juillet sur www.kisskissbankbank.com. Pour en savoir plus, consulter le site www.cite-tapisserie.fr ou la page Facebook de la Cité de la tapisserie.
Photos : Bruno Barlier Texte : Céline Colin