Du 6 juin au 22 août. Par les dates mêmes de la nouvelle exposition-dossier, « Ussel en guerre », présentée au musée du Pays d’Ussel, est symbolique. Labellisée « 80 ans de la Libération » par le Département de la Corrèze, elle reprend les événements et met en lumière certains des hommes qui ont marqué la vie locale du 6 juin 1944, jour du Débarquement en Normandie, au 22 août 1944, date officielle de la libération de la Corrèze.
Une exposition, pose d’entrée le directeur du musée Melvin Mouton, qui, en s’appuyant sur des objets et documents issus des collections du musée et cinq photographies de Jean-Paul Bourre, prêtées par l’Association des maquis A.S. de haute Corrèze, « raconte comment s’est passée la libération d’Ussel ».
Partager la mémoire localeÀ ce titre, un carnet est à disposition du public afin que chacun puisse y noter des souvenirs ou informations sur cette période. « C’est important que chacun puisse participer à l’écriture de la mémoire locale. L’intérêt de l’histoire récente, c’est qu’il peut encore y avoir des témoins pour ne pas oublier et que ça ne se reproduise pas. »
Pour débuter la visite, quelques objets de contextualisation. Une grande affiche de mobilisation placardée par le ministère de la Guerre en 1920, signe « qu’entre les deux guerres, on se prépare à la suite ». Puis la « drôle de guerre », de la mobilisation le 3 août 1939 au déclenchement de la Bataille de France, en mai 1940.Cinq photos prêtées par l'Association des maquis A.S. de haute Corrèze relate l'attaque de l'Ecole primaire supérieure dans la nuit du 16 au 17 août 1944.
Puis l’on rentre dans le vif du sujet, les événements d’août 1944. « À partir du 6 juin et du Débarquement, s’ouvre une période de tension intense (*), rappelle Melvin Mouton. De plus en plus d’actions sont menées en haute Corrèze, de vraies actions militaires, notamment l’encerclement de la ville d’Ussel pendant l’été. Une garnison allemande se retranche dans l’École primaire supérieure, c’est le QG des Allemands qu’il faut prendre pour libérer la ville. Tout l’été, il y a eu des tentatives et des échecs et finalement, dans la nuit du 16 août, l’assaut est donné contre la garnison. »
La bataille de l'École primaire supérieureDes photos d’archives témoignent de la virulence des combats : Les maisons Qu’auriol et Laumont criblées de balles, l’École décapitée dans son incendie déclenché par les résistants ; la reddition du lieutenant Wilpütz, commandant la garnison, face au Dr Boisselet, résistant notoire, et aux chefs des mouvements AS et FTP ; les 88 soldats allemands faits prisonniers qui défilent dans la ville ; des notes manuscrites de Boisselet lui-même, à l’encre pâlie, qui témoigne de l’arrivée en ville de la colonne Geissler le 17 août, du message menaçant de son chef à la population. « Dans un télégramme, pointe Melvin Mouton, le Dr Boisselet lui réplique que des attaques contre la population civile constitueraient un crime de guerre. »
La Citation de la ville résistante, remise en 1948, l’atteste : « Le 17 août, Ussel a vaincu, note Melvin Mouton. Elle est la seule ville de Corrèze qui se libère par une victoire militaire, la prise de l’EPS, alors que Brive et Tulle se sont libérées sans combattre. »
(*) Le 10 juin, 47 résistants sont fusillés à Ussel, dans le même temps que les drames de Tulle, Oradour et Meymac.
Exposition « Ussel en guerre » à voir dans la salle Lagrange du musée du Pays d’Ussel jusqu’au 22 août, du mardi au dimanche, de 14 heures à 18 heures (gratuit) Contact : 05.55.72.54.69 ou accueil.musee@ussel19.fr.
Visites guidées. Samedi 8 juin, samedi 29 juin, samedi 20 juillet, jeudi 22 août, à 15 heures, salle Lagrange (entrée libre, réservation conseillée).
Conférence de présentation. Jeudi 13 juin à 18 heures, à la Micro-Folie La Grange, place de la République (entrée libre, réservation conseillée).Une bannière de la procession de Jeanne d’Arc, en usage de 1930 à 1950, porte des médailles saluant « Vive le maréchal ».
Animations. Chasse au trésor « Le trésor du soldat Jean » : mercredi 10 juillet à 15 heures, salle Lagrange (de 3 à 11 ans, entrée libre, réservation obligatoire) ; escape game familial « Le mystère de la lettre noire », samedi 27 juillet à 15 heures, salle Lagrange (dès 6 ans. Tarifs : 5 €, gratuit – 18 ans, réservation obligatoire) ; atelier d’écriture à la plume, mercredi 14 août à 15 heures, à l’Hôtel Bonnot-de-Bay (de 6 à 11 ans ; entrée libre, réservation obligatoire) ; jeu de rôle « 1944 : la résistance », samedi 17 août à 15 heures, à l’Hôtel Bonnot-de-Bay (de 10 à 18 ans, entrée libre, réservation obligatoire) ; apéro Art et Histoire « Les lieux de la Résistance », en partenariat avec le Pays d’Art et d’Histoire des hautes terres corréziennes et de Ventadour, jeudi 22 août à 18 h 30, salle Lagrange (tarifs : 6 €, gratuit – 12 ans, réservation obligatoire au 05.87.31.00.57).
En lien avec cette exposition, un nouvel espace thématique a ouvert au sein du parcours permanent : la salle de la guerre. Des visites guidées sont prévues : mercredi 26 juin, mercredi 17 juillet et samedi 10 août, à 15 heures.
Blandine Hutin-Mercier