La procureure de la République de Nevers confirme l’existence de plaintes, "d’elle contre lui et de lui contre elle". "Dans le premier cas", détaille Anne Lehaitre, "c’est renvoyé devant le tribunal correctionnel. Dans le second, c’est encore à l’enquête".
Durant la mise sous les projecteurs de Julie Rignault, plus populaire à chaque étape de son parcours dans Koh-Lanta, Miguel Martinez, champion olympique de VTT et ancien cycliste professionnel, a été placé en garde à vue. "Pour mettre un coup d’arrêt à une situation compliquée", justifie la procureure. "Il y a eu une relation amoureuse et l’affaire est devenue délicate au moment de la séparation. La situation s’est envenimée…"
Des accusations de stupéfiants et de tricherieJulie Rignault, 37 ans, et Miguel Martinez, 48 ans, ont formé un couple durant trois ans et demi. Parents d’enfants issus d’autres unions, ils ont conservé leurs domiciles respectifs. La rupture est intervenue le 1er janvier, après le tournage de l’émission (d’avril à juin 2023) et avant le début de sa diffusion (à compter du 13 février).
D’après la plainte de Julie Rignault, Miguel Martinez aurait disposé d’informations sur Koh-Lanta et les aurait utilisées pour tenter de lui nuire, alors qu’elle reste soumise à un accord de confidentialité avec la production.
Selon une source proche de l’enquête, il aurait contacté des personnes impliquées dans l’organisation ou le déroulement de l’émission, pour leur apprendre qu’elle lui aurait confié un passé de consommatrice de stupéfiants, ainsi qu’une tricherie lors d’un jeu d’élimination.
Soumis à un contrôle judiciaire, "une mesure classique"Depuis son passage en gendarmerie, Miguel Martinez est soumis à un contrôle judiciaire avec interdiction de contact. "Une mesure classique, pour éviter tout nouvel incident", indique Anne Lehaitre.
Le champion olympique est renvoyé devant le tribunal correctionnel de Nevers, à une audience qui se tiendra dans quelques semaines, pour y répondre des délits de "harcèlement" et de "violation de domicile".
Le dossier pénal comprend un certificat médical attestant des "souffrances morales" de Julie Rignault à la suite de ces événements et un "arrêt de travail de quelques jours". Contactée par Le Journal du Centre, la finaliste de Koh-Lanta n’a pas "souhaité s’exprimer et laisse la justice faire son travail".
"Deux coups de feu" auraient été tirésConcomitamment à la garde à vue de Miguel Martinez, l’affaire a rebondi avec le dépôt d’une plainte par ce dernier pour "menace de crime contre les personnes avec ordre de remplir une condition". Là-dessus, "l’enquête est en cours", répète Anne Lehaitre, "les faits ne sont pas encore qualifiés".
Interrogé par Le Journal du Centre, Miguel Martinez raconte avoir reçu un appel téléphonique d’un numéro privé. La personne inconnue au bout du fil l’aurait prévenu que, s’il continuait à causer du tort d’une façon ou d’une autre à Julie Rignault, il aurait à en subir les conséquences.
"Je ne l’ai pas signalé tout de suite", indique-t-il. "Mais, quelques jours plus tard, j’ai été victime d’une agression chez moi." Il y aurait eu "deux coups de feu" tirés, sans le blesser. Cela se serait passé le 8 mars. "Depuis, je suis très peu dans la Nièvre. Cette histoire, ça me bouffe…"
Des médisances sur leur passé, sans fondement juridiqueIl ne se reconnaît pas dans les accusations de "harcèlement" et souligne qu’il a cessé toute communication quand "TF1 m’a répondu qu’il ne fallait plus que je parle, sinon il y aurait des poursuites". Il conteste aussi la "violation de domicile". "C’était pendant l’été [2023]. Nous nous étions fâchés, puis remis ensemble. Je lui avais amené des fleurs chez elle…"
Le conflit entre Julie Rignault et Miguel Martinez porte, par ailleurs, sur des investissements immobiliers en commun. Enfin, dans les suites de la séparation, ils se seraient jetés au visage leurs deux "casiers", objets de médisances réciproques.
D’après une source judiciaire, ceux-ci ne portent, dans les deux cas, trace d’aucune mention. Soit il n’y a jamais eu de condamnations, soit elles ont été "réhabilitées", c’est-à-dire liées à des faits anciens, de faible gravité et qui s’effacent automatiquement. Lorsqu’elle devra départager les anciens amoureux, la justice n’aura "pas à en tenir compte", confirme la procureure.
"En dehors de leur notoriété, c’est une situation hélas classique de rupture sentimentale, avec des différends profonds. Dans ce genre de cas, le harcèlement est un moyen pour atteindre l’autre, qui peut relever de la justice quand cela atteint une certaine gravité."
Déontologie. Conformément à notre charte, nous faisons exception à nos usages habituels lorsqu’une affaire judiciaire implique des personnalités. C’est pourquoi nous parlons de ce cas en amont de son passage en audience publique avec, par souci d’équilibre et avant parution, une parole donnée aux parties prenantes.
Bertrand Yvernault
