Depuis le lancement de la plateforme Rejoindre l’Education nationale, le 1er juin, une centaine d’offres d’emplois ont déjà été publiées pour l’académie de Clermont-Ferrand et 258 candidatures ont été enregistrées.
Un début encourageant pour le rectorat, qui a choisi de "professionaliser" son recrutement, dans les métiers de l’enseignement, mais aussi dans les filières administrative, technique, médico-sociale…
La première étape, donc, c’est ce nouveau portail, "qui donne de la visibilité à nos offres et sécurise nos procédures de recrutement", apprécie Peggy Voisse, directrice des ressources humaines de l’académie. Avant l’ouverture du site, il a fallu former l’ensemble de la chaîne et recruter une chargée de mission recrutement et parcours. C’est elle, par exemple, qui a travaillé sur l’écriture des offres d’emploi, bien différentes désormais des classiques fiches de poste.
Autre innovation, l’Éducation nationale va à la rencontre des candidats potentiels pour leur présenter ses métiers. Le premier de ces ateliers, lundi matin, a pris place dans les locaux de l’agence France Travail Clermont Pré-la-Reine.
D’un côté, quatre-vingts demandeurs d’emploi des quatre départements auvergnats. De l’autre, des professionnels de l’Education nationale, venus présenter trois métiers, enseignant en collège et en lycée, psychologue et personnel administratif. Ils ont détaillé les conditions d’accès, les modalités de contrat et de rémunération, le processus de recrutement, le parcours d’accueil et de formation…
Du concret pour répondre aux interrogations de demandeurs d’emploi aux profils et aux motivations multiples. Parmi eux, Rose-Emma, 25 ans, militaire réformée suite à une blessure, au chômage depuis un an, et déjà titulaire d’un diplôme d’employé d’administratif et d’accueil. "L’Éducation nationale, pourquoi pas ?", souffle-t-elle.
Il y a aussi Danielle, assistante administrative, licenciée il y a deux ans et intéressée, forcément, par cet horizon qui s’ouvre.
"A 59 ans, je postule partout, mais je ne décroche aucun entretien. Peut-être que l’âge est un peu moins bloquant dans l’Éducation nationale. Dans le privé, quand il reste quatre ou cinq ans à faire, on est moins prioritaires."
Et encore Grégory, architecte salarié pendant quinze ans, au chômage depuis plus d’un an. Lui, il est déjà déterminé à enseigner, même s’il hésite entre le collège, pour "quelque chose en lien avec l’art", et le lycée, pour "la technique et la construction". "Ce type d’atelier, ça remotive et ça donne des indications, pour les démarches surtout."
Voilà Grégory prêt à postuler pour septembre et à recevoir la formation prévue pour les néo-contractuels. "Cette première date a été choisie pour la préparation de la rentrée, remarque Peggy Voisse. L’objectif est de recruter un maximum de contractuels avant le 19 août et de proposer une formation avant la prise de fonction." Une formation qui se poursuivra sur trois ans, "l’objectif étant de fidéliser les nouvelles recrues et de les amener aux concours".
Le rendez-vous de lundi sera reproduit tout au long de l’année scolaire et il pourra être délocalisé, toujours en partenariat avec France Travail, qui trouve là un moyen d'"offrir de nouvelles opportunités aux demandeurs d'emploi", constate Christophe Hébard, le directeur de l'agence Clermont Pré-la-Reine.
"Si le rectorat élargit grâce à nous sa base de candidats, il donne aussi de la visibilité à d'autres métiers que celui d'enseignant."
Isabelle Vachias