Morgane et Pauline Lacaille. Leur nom ne vous dit peut-être rien mais vous risquez bien d’entendre parler d’elles cet été, du côté de Saint-Poncy. Une petite commune de 339 habitants à laquelle elles se disent très attachées. Car si les jumelles de 31 ans sont nées à Paris, y vivent et y travaillent comme metteurs en scène au cœur de leur propre compagnie, Les faubourgs bleus, elles reviennent régulièrement sur les terres cantaliennes de leurs ancêtres depuis quatre générations. Et notamment depuis 2006, lorsqu’alors âgées de 13 ans, elles ont perdu leur grand-mère dans le petit hameau de Sargues, en haut de la commune, et qui est enterrée dans le cimetière de Saint-Poncy. « Depuis cette date, on revient chaque année pour la fête des mères, en hommage à notre grand-mère qui nous racontait son enfance à Saint-Poncy, nourrissant notre attachement à ce lieu », racontent Morgane et Pauline.
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Un lieu qu’elles estiment « atypique et poétique », « idéal » pour y créer un projet artistique qui leur trotte dans la tête depuis 2019. Mais que le Covid a empêché pendant quelques mois et qu’il a fallu mûrir. C’est aujourd’hui chose faite, avec la bénédiction du maire, Roland Vernet, qui avoue « ne pas avoir hésité une seconde pour accepter leur proposition complètement originale ».
La marionnette, un univers à découvrirLe premier festival des arts de la marionnette sera donc organisé cet été, les 6 et 7 juillet, sur le stade Martial Vaissière, sous chapiteau et en plein air. L’occasion « de célébrer et promouvoir la marionnette contemporaine dans toutes ses formes », explique Morgane, et « de balayer les clichés qui collent à la peau de la marionnette », ajoute Pauline. Car ne vous y trompez pas ! Si fascinants qu’ils soient, les Guignol, Polichinelle et autres Pinocchio qui gesticulent au bout de leur fil ou de leur gaine, cachés dans leur castellet, ont fait du chemin.
Les marionnettes ouvrent un extraordinaire champ des possibles, un champ d’expression très vaste. Le monde des marionnettes, c’est un mélange entre tradition et modernité, artisanat et nouvelles technologies, arts plastiques et théâtre.
Lorsqu’elles ont fondé leur compagnie en 2015, les deux soeurs lui ont rapidement donné une couleur artistique hybride. « Nous travaillons sur un théâtre protéiforme qui mêle toutes les disciplines, de la vidéo, des marionnettes, de la danse, de la musique… », expliquent-elles. Comme en témoigne leur deuxième création I need a monster, qui met en scène cinq comédiens et six marionnettes et qu’elles définissent comme « un drame trash et poétique sur l’adolescence ». Une performance de deux heures, accessible aux jeunes dès 12 ans, qui sera à l’affiche du festival de Saint-Poncy.
Créations audacieuses et innovantes tout publicAu total huit compagnies, françaises mais aussi chinoises, colombiennes, brésiliennes, belges ou congolaises, soit une vingtaine d’artistes, seront en piste durant tout le week-end des 6 et 7 juillet, offrant des spectacles pluridisciplinaires et interactifs, de 20 à 50 minutes, à un public très large, des touts petits aux adultes.
Une scène ouverte permettra par ailleurs aux jeunes compagnies émergentes de présenter leur travail au public « et ainsi favoriser l’échange d’idées et la collaboration entre les marionnettistes établis et les nouveaux talents », détaillent Morgane et Pauline.Spectacle "I Need a Monster" de la compagnie Les faubourgs bleus.Des ateliers interactifs et des animations pour tous les âges seront également organisés durant deux jours : fabrication et manipulation de marionnettes pour les 4/10 ans, chromo-puppets, dès 12 ans, pour réaliser une interaction vidéo en live et marionnettes devant un fond vert, boîtes mystérieuses lambé-lambé pour tous. « De 10 h 30 à 22 h 30, samedi et dimanche, il se passera toujours quelque chose », assurent les organisatrices.
Les entrées aux spectacles se feront au chapeau. Les ateliers seront payants, 5 €. Plus d’informations sur la page facebook et le compte instagram de la compagnie des Faubourgs bleus ou par mail
Financement participatif. Après avoir lancé un appel à projets pour compléter la programmation de cette première édition, « car il nous manquait des formes pour le jeune public », Morgane et Pauline ont ouvert une cagnotte en ligne sur Helloasso, accessible dès maintenant et jusqu’après le festival. L’objectif ? Collecter 10.000 €, sur le budget total de la manifestation estimé à 27.000 €. Pour contribuer, se connecter sur la plateforme.
Isabelle Barnérias