Deux fois deuxième (en 2014 derrière l’UMP et 2019 derrière LREM), le Rassemblement national finira-t-il cette fois-ci en tête dans le Puy-de-Dôme ? Relégué au second rang il y a cinq ans, le Parti socialiste retrouvera-t-il une place dans le trio de tête ? Et quid de Renaissance (ex-LREM), par ailleurs seule liste des principaux partis à ne compter aucun Puydômois dans ses rangs ?
Comme à chaque veille d’élections, le Puy-de-Dôme - disons la moitié du département, si l’on tient compte du taux de participation en 2019 (54,49 %) - s’interroge. Dimanche, 473.460 électeurs sont appelés à apporter des réponses dans les urnes, au fil des 739 bureaux de vote répartis dans 464 communes.
Quatre sièges en 1999Mais l’élection étant nationale, il y a une question à laquelle ils ne répondront pas seuls : le Puy-de-Dôme gardera-t-il un siège au Parlement européen ? L’enjeu reste très symbolique, sauf à y voir un déclassement politique du département. Mais depuis une vingtaine d’années, le département pèse à chaque scrutin un peu moins à Bruxelles.
Remontons en 1999 : cette année-là, le Puy-de-Dôme « décrochait » quatre des 87 sièges attribués à la France avec Brice Hortefeux (RPR), Danielle Auroi (Verts), Catherine Guy-Quint (PS) et Élisabeth Montfort (Mouvement pour la France). Une représentation finalement sans commune mesure avec sa démographie. « S’il y a un vainqueur dans l’élection, c’est bien le Puy-de-Dôme », analysait-on, à l’époque, dans La Montagne.
Le retour à la normale a été d’autant plus brutal. Le Puy-de-Dôme ne comptait plus que deux députés en 2004 (Brice Hortefeux et Catherine Guy-Quint) et 2009 (Brice Hortefeux et l’écologiste Jean-Paul Besset) et même un seul, Brice Hortefeux toujours, en 2014 et 2019.
Le chef de file des Républicains puydômois a toutefois été rejoint en janvier au Parlement européen par le Clermontois Guy Lavocat (Renaissance), qui a remplacé Stéphane Séjourné, devenu ministre. Un mandat de six mois sans suite, puisque s’il espérait un nouveau mandat, Guy Lavocat ne figure pas dans la liste Renaissance/Modem/UDI de Valérie Hayer.
Qui peut espérer être élu cette année ?Qu’attendre donc du cru 2024 ? De la quinzaine de Puydômois candidats sur les listes (lire ci-dessous), seuls deux figurent en position dite éligible (*). Et encore : pour André Chassaigne, il faudrait que le Parti communiste décroche plus de 5 % des voix, ce que les sondages ne lui promettent pas, pour l’heure. Sans compter qu’il n’est pas possible de cumuler des mandats de députés français et européen.
Seul Brice Hortefeux (Les Républicains) semble donc, une nouvelle fois, en course. Mais rien n’est gagné pour le candidat LR : tout dépendra du score de la liste emmenée par François-Xavier Bellamy, où il figure en 7e position. Il y a cinq ans, en décrochant 8,5 % des voix, elle avait obtenu huit élus. Les sondages lui prédisent désormais un score de 7 % : à ce niveau-là, leur nombre tomberait vraisemblablement à six… ou sept.
(*) La France dispose de 81 sièges au Parlement européen. Ils sont répartis à la proportionnelle entre toutes les listes qui récoltent au moins 5 % des suffrages exprimés. En 2019, le Rassemblement national, arrivé en tête à l’échelle national avec 23,34 % des voix, avait obtenu 23 sièges. Or parmi les listes susceptibles, d’après les sondages, de passer le seuil des 5 %, en dehors d’André Chassaigne et de Brice Hortefeux, les candidats puydômois sont loin : en 31e pour Lucas Peyre (PS), 67e pour Armelle Granger (EELV) et même 77e pour Louis Clément (RN).
Arthur Cesbron