Un homme de 39 ans a été condamné, jeudi 6 juin, à Brive (Corrèze), à une lourde peine. Pendant plusieurs années, il avait abusé de ses deux belles-filles durant leur enfance.
Dans cette famille, l’affaire s’était déjà réglée une première fois, « à l’amiable ». Mais finalement, les attouchements sexuels, dont devait répondre Faret Louis, 39 ans, ne pouvaient rester un secret. Ils ont été jugés, jeudi 6 juin, devant le tribunal correctionnel de Brive (Corrèze). Des faits commis sur les deux filles de sa compagne, entre 2010 et 2016.
L’aînée de la fratrie avait 9 ans quand les premières agressions ont eu lieu. Une nuit, à Paris, son beau-père était venu dans sa chambre et avait glissé sa main dans sa culotte. À Brive, où la famille vivait, les faits s’étaient répétés, selon la victime, à raison d’une fois par semaine.
« Il y a une déviance pédophile »Devenue adolescente, elle avait écrit sur un papier ce qu’elle subissait. Sa mère était tombée dessus, et avait alors confronté son mari. Celui-ci avait fini par reconnaître les faits, en partie. « Je me suis excusé. On m’a dit “excuses acceptées” », a reconnu le mis en cause à l’audience. Mais il recommencera, en mettant la main sur la cuisse de sa belle-fille dans sa chambre.
La petite sœur de la fratrie, née en 2008, a elle aussi dénoncé des faits. Avec ses mots d’enfants, elle a décrit un événement particulier. « J’avais les doigts dans ma bouche. Il me les a enlevés et a mis son zizi dans la bouche », a-t-elle décrit. Comme sa sœur aînée, sa construction a été fortement perturbée. Concernant cette scène de pénétration buccale, le mis en cause a nié les faits. « Le dossier a été monté après notre séparation », a plaidé le prévenu.
« En se basant seulement sur les faits qu’il reconnaît, il y a déjà une déviance pédophile. Il a réitéré les faits. Il doit être pris en charge », a insisté Émilie Abrantes pour le parquet, qui est revenu sur la difficulté à faire sortir cette affaire du huis clos familial.
Un stress post-traumatiqueL’aînée victime, 23 ans, qui souffre d’un stress post-traumatique et a fait une tentative de suicide, a décidé de témoigner à la barre. Elle a lu un mot qu’elle avait écrit pour son agresseur. Un écrit qui fait évidemment écho aux notes de son cahier intime qui a permis à la vérité de jaillir. « À toi qui m’as volé ma vie pendant toutes ces années, à ces nuits passées à revoir ces scènes en cauchemar. Je ne sais pas si tu te rends compte. As-tu une once de regrets pendant que tu menais ta vie tranquille?? »
Le tribunal est logiquement entré en voie de condamnation. Faret Louis a été condamné à cinq ans de prison ferme. Un suivi judiciaire durant sept ans a été ordonné, ainsi qu’une interdiction d’avoir une activité en lien avec des mineurs.
Pierre Vignaud