L'avenir de Duralex étant menacé, après le placement en redressement judiciaire de la verrerie de La Chapelle-Saint-Mesmin le 24 avril dernier, la CFDT a rédigé, vendredi 24 mai, un "flash info" expliquant sa position sur la possible création d'une Scop, initiée par l'actuel directeur de l'usine.
Une Scop est une coopérative dont la gouvernance est élue par les salariés, qui détiennent des parts du capital. L'Union régionale des Scop est venue en présenter le fonctionnement, mercredi dernier, à l'usine.
Selon Suliman El Moussaoui, délégué syndical CFDT, 150 salariés, soit plus de la moitié de l'effectif, seraient d'accord pour apporter au moins 500 euros au capital. Le but est de réunir 100.000 euros et de solliciter des prêts bancaires.
La CGT ne soutient pas le projetForce ouvrière est solidaire. Quant à la CGT, le secrétaire général de l'union départementale, Pascal Sudre, explique "ne pas être du tout dans ce projet" : "Nous travaillons sur un projet industriel, avec un repreneur. Il faut que l'État mette en œuvre ses engagements en faveur de la réindustrialisation". L'intersyndicale, créée récemment, ne parle donc pas vraiment d'une seule voix.
Selon Gualter Teixeira, délégué syndical FO, le but de la Scop est d'obtenir, avec le soutien de la Région et de l'État, au moins 10 à 15 millions d'euros de prêts bancaires afin de présenter un dossier solide à la barre du tribunal de commerce d'Orléans, qui doit se réunir le 5 juin. "Nous comptons racheter l'entreprise pour 1 euro symbolique, puis acquérir le stock de vaisselle. Nous avons besoin de 20 millions d'euros sur trois ans."
Demander un mois supplémentaireMais le temps presse : il ne reste qu'une semaine pour obtenir des accords et soutiens financiers. Les salariés veulent donc demander un délai supplémentaire d'un mois aux administrateurs judiciaires qui ont fixé à vendredi 31 mai, à midi, la date butoir pour les offres de reprise. La Scop ne sera toutefois pas créée si une offre sérieuse est formulée, avec le maintien des 227 salariés.
La CFDT explique, dans son tract, étudier "toutes les options qui permettraient de faire perdurer le site, conserver l'ensemble des emplois et également notre marque Duralex".
Sans "offre de reprise par un industriel fiable", poursuit le communiqué, "dans ce cas ultime, la création d'une Scop sera inévitable que l'on soit partisan ou non de ce projet. Il y va de la survie de nos emplois et de notre entreprise".
(Article mis à jour à 17 h 30 le 24 mai : 150 salariés, et non 118, seraient favorables à la coopérative, selon la CFDT) Carole Tribout