C'est une affaire que toutes les parties auraient préféré ne pas connaître : 62 personnes, demandeurs d'asile venus d'Afrique subsaharienne et d'Europe, entassées sous des tentes dans la Maison du peuple, à Clermont-Ferrand.
Tout avait démarré le 8 avril avec les premières tentes plantées place du 1er-Mai avant de rejoindre, le 14 avril, la Maison du Peuple. Parmi elles, 29 enfants, tous scolarisés, et quatre femmes enceintes.
La préfecture, la mairie et, bien sûr, les bénévoles du réseau Éducation sans frontières (RESF) planchent depuis le début sur le dossier, avec des positions diamétralement opposées.
Aucun résultat ne pouvait en sortir, mais le préfet a fait, jeudi soir, une annonce qui sonne comme un début de solution : les demandeurs d'asile seraient relogés en hébergement d'urgence, vraisemblablement à Clermont-Ferrand, notamment compte tenu de la scolarisation des enfants.
D'autres, déboutés, auraient vocation à être expulsés dans le pays par lequel ils sont entrés en France (même si, en pratique, cette solution a peu de chances d'être appliquée dans la mesure où les pays concernés ne sont pas d'accord).
Sous les tentes de la honte
Pour les représentants de RESF qui gèrent la situation depuis le début, "on ne peut évidemment pas parler de victoire", mais d'une évolution positive comparée à la situation actuelle de promiscuité.
"Nous avons été agréablement surpris de la manière dont s'est passée cette cohabitation, sans violence et dans une certaine hygiène pourtant pas évidente dans des conditions pareilles. Surpris également de l'assiduité des enfants scolarisés".
Cette nouvelle situation promise par le préfet reste à mettre en place dans un délai dont nous ne connaissons pas le calendrier.
Arnaud Vernet
