Beaucoup en parlent. Les deux ténors de PASTEF durant la période de fortes tensions avec le régime défunt attendent encore d’être récompensés. Amadou Bâ et Mohamed Ayib Daffé ne figurent ni dans le gouvernement, encore moins dans la longue liste des dernières nominations, au total 52.
Tous les deux se sont particulièrement illustrés dans le combat pour la candidature des deux ténors de l’exécutif, à savoir Bassirou Diomaye Diakhar Faye et Ousmane Sonko. Tous les deux ont été de téméraires mandataires de Sonko (Ayib Daffé) et de Bassirou Diomaye Faye (Amadou Bâ).
L’opinion garde encore en mémoire les va-et-vient parfois musclés d’Ayib Daffé à la Direction générale des élections. Il y a eu avant, l'épisode de la caution à la Caisse des dépôts et de consignations. C’est, en fait, au cours de de l’examen du budget du ministère des Finances qu’il a lancé : « (…) Nous avons reçu notre quittance… ». Il venait ainsi de suivre les pas de ses camarades de l’opposition comme le Parti démocratique sénégalais (PDS) et la République des Valeurs (RV) de Thierno Alassane Sall. Sitôt donnée, l’information a été confirmée par El Malick Ndiaye, secrétaire national à la communication de Pastef, à travers les réseaux sociaux.
« Le mandataire Ayib Daffé vient de déposer la caution de 30 millions au niveau de la caisse de dépôts et consignations pour la candidature du président Sonko », a-t-il indiqué. Quelques heures après, surgit un rebondissement. La presse annonce, en effet, citant un responsable de la CDC que le chèque 30 millions de FCFA représentant la caution de Sonko a été finalement retourné à Ayib Daffé. « La CDC a retourné à M. Daffé le chèque qu’il a déposé.
Après vérification, nous avons constaté que M. Sonko ne figure pas sur les listes électorales », a fait savoir, Matar Diop, chargé de communication de la structure. Selon Seneweb. Puis, tard dans la soirée, Ayib Daffé écrit dans sa page Facebook : « Plusieurs heures après, c'est par voie de presse que nous avons appris que la CDC avait décidé de nous retourner notre chèque, sous le prétexte que Monsieur Ousmane Sonko n'avait pas retiré des fiches de collecte de parrainage. Au moment où ces lignes sont écrites je n'ai encore reçu aucun chèque prétendument retourné ». Il poursuit : « Nous rappelons que la CDC, à l'instar de la DGE, n’a aucune compétence en matière de contrôle et d'admission des candidats à la candidature. Son rôle se limite à recevoir les dépôts des cautionnements, conformément à l'article L 122 du Code électoral ».
Le ton un plus ferme, Ayib Daffé, mandataire du candidat Sonko lâche : « Face à cette volte-face brutale et inexplicable, signe d'un banditisme administratif orchestré, nous comptons sommer le Directeur général de la CDC de délivrer sans délais l’attestation qui doit accompagner la quittance de versement ». Un peu avant, Mohamed Ayib Daffé a tenu en haleine l’opinion avec ses va-et-vient mémorables à la Direction générale des élections. Venu retirer les fiches de parrainages au profit de son candidat Ousmane Sonko, Ayib Daffé s’est heurté au refus du directeur général Thiendella Fall.
D'après le journal Point Actu, le premier acte du feuilleton s’est joué le jeudi 19 octobre 2023. Ce jour-là, le mandataire du candidat Ousmane Sonko, Ayib Daffé, s’est vu interdire bb d’accéder aux locaux de la DGE. Il n’avait donc pas pu retirer les fiches de parrainage pour son candidat Ousmane Sonko comme l’y autorisait, en principe, la décision du juge Sabassy Faye qui avait ordonné, une semaine avant, la réintégration du président de l’ex-Pastef sur les listes électorales.
Le lendemain 20 octobre, Ayib Daffé se rend à la DGE où il set bloqué à l’entrée. L’incident fait bondir d’indignation le collectif de ses avocats. Dans un communiqué destiné à la presse et à l’opinion, ce collectif s’élève contre cette « entrave à l’exécution d’une décision de justice, à l’exercice de la fonction d’huissier de justice et de voie de fait ». Le collectif faisait, en effet, allusion à la décision du juge du tribunal d’Instance de Ziguinchor ordonnant la réintégration immédiate (article 47 du code électoral) d’Ousmane Sonko sur les listes électorales.
Face au mur de la DGE, le collectif des avocats de Sonko saisit la CENA. Une saisine couronnée de succès, car la CENA a ordonné à la DGE de remettre au mandataire du candidat Ousmane Sonko ses fiches de parrainage. En dépit de l’injonction de la CENA, la DGE s’est, contre toute attente, opposée à la volonté de la commission électorale nationale autonome.
Dans un deuxième communiqué signé du DG et rendu public, la DGE écrit, répondant à la CENA : « (…) La DGE n'avait pas remis de fiches de parrainage au mandataire de Monsieur Ousmane SONKO du fait que ce dernier n'était pas sur les listes électorales ». De plus, nombre de gens de Sédhiou continuent de s’interroger sur l’absence de leur fils dans le gouvernement. Sa nomination comme ministre aurait été, sans doute, du point de vue politique, une façon d’en faire un leader local régional.
Quant à Amadou Bâ, l’opinion garde encore en mémoire ses éclairages juridiques épiques sur la candidature de son mentor Ousmane Sonko. Amadou Bâ, mandataire de Diomaye, membre du cabinet de Sonko, est-il victime de son audace en portant la candidature de Diomaye sur les plateaux de télévision Ces deux ténors incarnent-ils, l’un la ligne pro-Diomaye, l’autre celle proSonko ?