Il y a une vie après la pluie et elle était jolie, ce samedi 17 mai, sur le parvis du théâtre de Brive (Corrèze) qui a accueilli la première édition des battle de breakdance "Break the floor".
Des danseurs de très haut niveauAutour des cinq cents spectateurs venus les applaudir, quelques-uns des meilleurs spécialistes français de la discipline ont rivalisé des figures et de moves pour séduire le jury de trois danseurs de la compagnie d'Hervé Koubi chargé de les départager.
Et autant le dire, il y avait du gros niveau, à l'image de Funky Nasso, champion du monde par équipes en 2019 et vice-champion du monde en individuel en 2016. Présent avec ses deux compères de The Forgottens, le B-boy a apprécié de breaker devant un public aussi nombreux.
"Notre nom - les oubliés en français - c'est en référence à une discipline qui est mise de côté depuis des années en France, même si on espère que ça va changer avec les JO de Paris. Le "s", qu'il n'y a pas en anglais, c'est pour dire qu'il y a énormément de potentiel pour le breakdance en France. Alors, voir autant de monde venir découvrir ce qu'on fait, ça fait super plaisir", soulignait le danseur.
Une compétition très disputéeFranchement, il aurait fallu être difficile pour ne pas aimer le show qu'a proposé la petite trentaine de danseurs présente. La compétition, sous forme de battle en trois contre trois ou en un contre un, a permis au public de découvrir la très large palette de figures et de mouvements de cette discipline emblématique de la culture hip-hop.
Au rythme des sons rap distillés par DJ Mingo, les B-boys et B-girls en lice ont démontré, pendant un peu plus de deux heures et sans temps mort, toute la richesse d'une danse aussi technique qu'athlétique, parfaitement incarnée par le vainqueur de la compétition en solo, le Congolais Ze Pequeno.Un saut impressionnant pour Ze Pequeno, le gagnant de l'épreuve en un contre un.
Côté trio, ce sont trois jeunes Dijonnais qui ont raflé la mise et les 1.500 euros promis aux gagnants, devant l'Indigènes Crew qui semblait pourtant avoir la faveur du public.
"Ça manquait terriblement à Brive"Parmi les spectateurs, le chorégraphe Hervé Koubi, à l'initiative de l'événement avec sa compagnie, n'a pas boudé son plaisir de voir le succès rencontré par cette première édition, proposée en parallèle de la présentation de son spectacle Sol Invictus, à guichets fermés au théâtre.
"Je suis à la fois très content et très fier qu'il y ait un tel public et qu'un événement de niveau international comme celui-là ait lieu à Brive. Un rendez-vous pour la danse hip-hop manquait terriblement ici", glissait-il, entre deux battle.Cette jeune B-girl à peine âgée de 11 ans mais fait déjà preuve d'un sacré talent.
Le souhait d'une deuxième éditionPour l'organisation de cette première édition, avec l'aide de la ville et l'expertise de Karim Jabari de Break the floor Cannes, "l'un des rendez-vous incontournables du breakdance au niveau international", la compagnie d'Hervé Koubi n'a pas hésité à débourser l'intégralité de la subvention que lui verse la ville de Brive, soit 25.000 euros.
"Parce que pour nous, c'est une formidable manière de dire cocorico, regardez ce qu'on est capable de faire en France et le talent de ces danseurs. Et c'est un très bon prix parce que pour un plateau de ce niveau, sans notre réseau, ça aurait coûté 50.000 euros."
L'artiste espère d'ailleurs que d'autres éditions de Break the floor auront lieu à Brive. On peut dire sans trop s'avancer que les cinq cents spectateurs présents ce samedi seraient plutôt pour...Parmi les figures des danseurs, quelques sauts ont laissé le public bouche bée.
Texte Michaël NicolasPhotos Stéphanie Para