Pas de spectacle, pas de miroir. On lâche les apparences pour apprécier le plaisir de danser. Un cours de Biodanza, ou « danse de la vie » va démarrer à Thiers à la rentrée de septembre. Une séance découverte de cette pratique créée dans les années 1960 sera donnée samedi 25 mai.
C’est Louise Dupraz, 32 ans, qui est à l’initiative de ce futur groupe. Parisienne d’origine, elle a ensuite quitté Lyon pour s’installer l’été dernier à Trézioux. En parallèle de sa vie professionnelle orientée vers l’insertion et la formation, elle a rencontré la Biodanza il y a plusieurs années.
Demeter Danse"Je venais de passer une année de voyage au Mexique, j’étais dans une exploration de la spiritualité et de la nature. Et j’ai découvert la Biodanza en vacances dans un camping qui s’appelle “L’espace des possibles”, en Charente-Maritime, un des hauts lieux de développement personnel en France. La professeure donnait des cours à Paris, je les ai suivis et en 2015, j’ai entamé ma formation."
Louise Dupraz est devenue à son tour professeure de Biodanza en 2018 (titulaire en 2020), et elle a créé son association : Demeter Danse. C’est dans ce cadre qu’elle propose ce cours à Thiers. Par ailleurs, elle a repris des études, et passe une licence de psychologie.
De Paris à TréziouxC’est la Biodanza, quelque part, qui l’a menée en Auvergne. "J’ai fait ma formation avec une collègue qui était du Puy-de-Dôme. J’ai eu un coup de cœur pour cette région et c’est pour ça que je suis arrivée."
Un département où la Biodanza est déjà ancrée, puisque des groupes existent à Clermont-Ferrand, Issoire, dans le secteur de Cunlhat, ainsi qu’à Billom, où Aude Mermilliod donne des cours hebdomadaires.
"Il n’y a donc rien à Thiers, et moi, je suis disponible !", lance Louise Dupraz en souriant. "C’est une ville qui m’attire beaucoup, que je trouve vraiment belle, j’aime son histoire et cela fait longtemps que j’ai envie de proposer quelque chose."(empty)
"Le premier critère, c’est que les gens se sentent bien"Petite, Louise Dupraz avait fait de la danse classique, mais elle n’en avait pas été convaincue. "J’aimais beaucoup danser mais le côté performance, le fait de compter les pas, la recherche de la beauté qu’on a dans les danses chorégraphiques, cela ne me plaisait pas. La Biodanza, c’est le plaisir de danser."
Elle décrit les trois objectifs de cette pratique : "ressentir du bien-être, le plaisir d’explorer différentes façons de bouger ; favoriser les liens entre les personnes, danser ensemble dans un esprit “fête au village”, être dans le partage simple qui peut manquer parfois dans les temps qu’on vit ; et il y a aussi une dimension plus large de connexion à la nature, car on affine notre capacité d’attention à l’autre, à soi, au jardin."
Concrètement, les gestes sont "très simples", insiste la danseuse. "On fait souvent des rondes au début et à la fin de la séance, pour “faire groupe”. Il y a des marches, des danses à deux en face-à-face, des jeux. Par exemple on se met en ligne à quatre ou cinq, il y en a un qui avance en faisant un certain geste et les autres vont le reproduire. L’objectif, c’est de se marrer ! Lors de la danse festive, on met de la musique et tout le monde danse à fond. Dans la partie détente, les gestes sont plus amples, les yeux fermés, on peut danser à deux avec un contact très léger."
Est-ce que c’est sportif ? "Oui car il y a des exercices de rythme, les cœurs battent plus vite, on s’étire dans des danses d’extension. Mais le premier critère, c’est que les gens se sentent bien. C’est adapté à chacun car l’objectif est que tout le monde puisse danser. La Biodanza se pratique à l’Ehpad, à la maternelle, et peut même se danser assis", pour des personnes en situation de handicap par exemple.
Peut-être aussi des séances en familleAvec son groupe de Billom, composé de "gens de tout âge et de tout milieu social", Aude Mermilliod a pu observer "un bienfait principal : l’appartenance à un groupe. Ils sont heureux de se retrouver. Et puis, comme des choses s’acquièrent – la présence, le sens du rythme, etc. – la Biodanza permet de se sentir capables, puissants."
Le cours à Thiers sera donné une fois par semaine ou tous les quinze jours. Peut-être que ponctuellement, Louise Dupraz proposera aussi des séances pour les familles, ouvertes aux enfants dès l’âge de 2,5 ans. Des modalités à affiner d’ici septembre. Notamment avec celles et ceux qui auront été convaincus par la séance découverte.
Séance découverte
Le 25 mai à 16 heures au local de Métamorf’ose, 81 avenue Béranger à Thiers. Prix libre. Réservations conseillées au 06.22.90.26.32.
Alice Chevrier