Irrespirable. Impensable. Mémorable. Ce vendredi soir, on est passé par toutes les émotions au Stadium. Toutes. Il y a d’abord eu la satisfaction de voir le CA Brive dominer tranquillement, mais fébrilement Biarritz en première période.
Puis il y a ensuite eu de l’inquiétude de constater l’étrange fébrilité des Corréziens bien moins sereins qu’une semaine plus tôt à Vannes. Et puis, à l’heure de jeu, changement de décor. Changement d’ambiance même. Sans doute quelque part un peu pris par l’enjeu et la pression, les coéquipiers de Saïd Hirèche déjouaient complètement et permettaient au BO d’inscrire un essai.
Nevers marque à la 87e minute, Brive à la 82e minuteUn essai qui obligeait les Brivistes à en inscrire trois de plus pour décrocher le bonus offensif et ainsi ne pas avoir à se soucier de leurs adversaires. Car dans le même temps, Nevers faisait le boulot face à Dax. Et plutôt bien.
Les Nivernais pensaient même tenir leur qualification avec un essai à la… 87e minute de jeu alors que Brive ne parvenait toujours pas à récupérer ce fichu bonus offensif.
Au Pré-Fleuri, les joueurs de Xavier Péméja célébraient déjà. Sauf que dans le même temps, tout le Stadium poussait derrière son paquet d’avants pour l’envoyer en terre promise, deux minutes après la sirène. Un essai synonyme de victoire à cinq points et donc de qualification. Le délire s’emparait alors des tribunes, autant que la détresse frappait l’USON. Et le mot délire est bien faible pour décrire l’atmosphère au coup de sifflet final.
Sur les ordinateurs du staff ou bien sur le téléphone d’Oskar Rixen pour suivre l’évolution des scores, les Brivistes pouvaient laisser éclater leur joie. Une joie puissante, franche et sincère à l’image de cette accolade complètement déjantée entre Pierre-Henry Broncan et Saïd Hirèche au milieu du terrain.
Quelles notes donnez-vous aux joueurs du CA Brive à l'issue du match contre Biarritz ?
Malgré un été agité avec un recrutement compliqué et l’arrivée très tardive d’un entraîneur des arrières. Malgré un manager remercié en novembre, Patrice Collazo, pour résultats insuffisants après la défaite à domicile face à Soyaux-Angoulême en pleine Foire du livre.
Malgré tout les rebondissements, Brive est toujours làMalgré des hauts et des bas au fil de la saison, avec clairement plus de bas comme notamment deux défaites face à Soyaux et deux claques à Valence Romans et Dax. Malgré un dernier mois passé sans entraîneur des arrières après les mises à l’écart de Bruce Reihana et Régis Lespinas dans la foulée dans la défaite à Dax.
Malgré donc tout ce qui aurait pu ressembler à un immense bourdier, dans lequel il paraissait clairement compliqué de se sortir, le CA Brive verra la phase finale du championnat de Pro D2. Ce qui aurait semblé être complètement logique en début de saison s’avère finalement être un petit exploit au regard des dernières semaines. Un exploit qui pourrait bien en appeler d’autres. Le premier sera à Béziers, dans une semaine.
Benjamin PommierPhotos Stéphanie Para