Aurillac a attendu son 15e match à l’extérieur pour enfin s’imposer à loin de chez lui, malgré une entame manquée, vendredi soir, sur la pelouse de Valence. Le Stade est maintenu et il l’a fait avec la manière (36-41).
Et voilà, enfin, ça y est, elle est là. Au bon moment, pourrait-on dire. Bon… l’histoire et les mathématiques retiendront qu’Aurillac n’avait pas besoin d’un succès pour se maintenir. Il n’avait même pas besoin de ce point de bonus qu’on avait coché sur les tablettes avant le match. Parce que les autres résultats lui ont souri.
Mais il faut reconnaître que ça a une autre gueule de se dire que le Stade est maintenu grâce à son premier (et pour toujours unique) succès de la saison à l’extérieur, vendredi soir à Valence, pour la 29e journée de Pro D2. Le barragiste Montauban viendra avec l’obligation de s’imposer pour éviter de se faire doubler par Rouen, mais ce samedi matin ce n’est pas le problème d’Aurillac.
Et pourtant, on ne peut pas dire que ce match a été un long fleuve tranquille. Ça avait débuté comme souvent, par une crue violente durant les dix premières minutes et le Stade qui prenait l’eau de toutes parts pour un doublé de Mawalu et un 12-0 cinglant qui n’annonçait rien de bon si ce n’est l’éternelle valise des voyages houleux.
©PHOTOPQR/LE DAUPHINE/Fabrice ANTERION
Aurillac est revenu à des choses simples avant de se lâcherEt puis Aurillac a relevé la tête. Il l’a fait en y mettant le nez, et revenant à des choses simples, en se servant du pied à bon escient pour camper chez le VRDR et trouver la faille sur un essai de Bevia après un renversement de Palmier consécutif à une touche et un maul dans les 22 adverses (12-7).
« On a marqué trop facilement et on s’est dit chacun veut marquer son petit essai. Le rugby, c’est un sport difficile, quand on n’y est pas, les autres repassent devant. On s’est vu beau et on a été puni », analysait le capitaine drômois Eloi Massot à l’issue du match.
Aurillac, lui, ne s’est pas vu beau, il n’en avait d’ailleurs pas les moyens au vu de sa saison loin de Jean-Alric, mais il a su proposer du jeu une fois qu’il avait ses ballons.Il était même proche de surprendre Valence à la 20e sur une touche volée par Khonelidze et un jeu qui partait vers les extérieurs pour Bevia qui ne trouvait pas le doublé. Mais l’heure de l’ailier allait revenir.
Bevia s’offre un doublé...Après un regain d’efficacité de Valence sur maul à la demi-heure et un essai de Lhusero (19-7), Aurillac recollait encore, sur un essai de Rolland, une nouvelle fois après une touche dans les 22 adverses pour un écart de cinq points à la pause qui était justement ce que le Stade était venu (a minima) chercher à Pompidou.
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Et Aurillac allait rapporter plus que ça. Le léger raté de l’entame, avec un essai de Marco Pena sur maul (26-14), n’éteignait pas l’envie et l’engagement de Cantaliens qui recollaient presque aussitôt, sur un essai de pénalité logique après avoir longtemps insisté et avant de faire rentrer du sang neuf pour renverser enfin la partie.
Le Stade était près d’un nouvel essai pour Bevia sur un déboulé de Van Rensburg qui prenait les extérieurs pour servir l’ailier. Ça ne passait pas. Pas pour cette fois, seulement. Puisque l’ancien Montpelliérain plantait son doublé après un bon travail au pied de Palmier (29-28) juste après.
... et Margarit l’essai qui met le Stade enfin devantDerrière pour un point, Aurillac appuyait sur l’accélérateur, punissant des Drômois qui avaient baissé le pied et oubliaient la maîtrise, comme devait le pointer leur manager. Et c’est Margarit, rentré en jeu en première période après la blessure de Pieters (hanche), qui offrait le 5e essai cantalien, après un service parfait de Palmier pour Bevia afin de toucher les couloirs où l’arrière des champions de France combinait avec Van Rensburg pour aller à dame.
Margarit avait déjà marqué l’essai du nul à Aix, il a planté celui du succès à Valence. Comme une manière de valider ce choix qu’avait mis en avant Roméo Gontinéac qui consistait à s’appuyer sur la jeunesse (29-35). Il allait bien y avoir une frayeur, avec un essai (justement) refusé à Valence pour un choc illicite sur Bastard avant que Mawalu ne pense avoir inscrit un triplé.
Une pénalité de Palmier (70e) donnait une bouffée d’air bienvenue car elle permettait d’accueillir un essai drômois signé Dupas avec moins d’inquiétude (36-38). Et puis Palmier, encore lui, allait sceller le succès aurillacois sur un dernier coup de pompe (36-41). Cette case-là cochée, il ne reste « plus » qu’à ne pas se laisser gâcher la fête par Montauban vendredi. Comme Aurillac l’a fait à Valence.
À Valence, Jean-Paul Cohade
Valence-Romans 36 - Aurillac 41
Valence (Stade Georges-Pompidou).Mi-temps : 19-14. Temps chaud. Pelouse correcte. Arbitre : M. Urruzmendi. Spectateurs : 6.500 environ.Les points. Valence : 5 essais Mawalu (5e, 10e) Lhusero (31e), Marco-Pena (43e), Dupas (71e); 1 pénalité (55e)?; 3 transformations Méret (6e, 32e, 43e, 72e).Aurillac : 5 essais Bévia (15e, 58e), Rolland (37e), de pénalité (51e), Margarit (65e)?; 2 pénalités (70e, 80e) et 4 transformations (15e, 38e, 58e, 65e) Palmier.
Carton jaune.Valence : Massot (51e).
Valence.Minguillon (Bouldoire, 51e); Quinnez, Te Tamaki, Neiceru, Mawalu?; (o) Méret, (m) Lhusero (Dupas, 65e); Iashagashvili (Girlandot 61e), Vachon (Brayer, 53e), Massot (cap.); Maamry, McCauley; Milasinovic (Talakai, 52e), Marco-Pena (Humbert 61e), Royer (Aleo, 52e).
Aurillac.Neisen; Bevia, Pieters (Margarit 33e) , Bastard, Van Rensburg; (o) Palmier, (m) Alania (Delarue, 64e); Tison (cap.) (Maituku, 64e), Huurman (Djomboué 56e), Cambon?; Rolland, Buruduli (M. Moala, 73e); Daniel (Shengelia, 51e), Khonelidze (Nioradze, 51e), Jean-Jacques (Rodgers, 51e).