C’est lors du dernier conseil municipal que la maire de Guéret, Marie-Françoise Fournier, avait fait part de ses inquiétudes quant à un commissariat qui serait réduit « à peau de chagrin » durant la période des Jeux Olympiques. Des inquiétudes partagées par le syndicat policier Alliance déplorant « un gros problème d’effectif à Guéret ».
La province au renfort de la capitaleLes derniers Jeux Olympiques d’été organisés à Paris remontent à 1924. Ainsi, le caractère exceptionnel de pouvoir les accueillir à nouveau en France 100 ans plus tard nécessite une sécurité qui l’est tout autant. Un enjeu sécuritaire mis en exergue ces derniers mois et qui a des répercussions jusqu’en province. Mais jusqu’à quel point ?
Des policiers de toute la France ont été réquisitionnés pour assurer la sécurité de l’événement en Île-de-France et sur tous les sites olympiques. De la fin du mois de juin jusqu’à mi-septembre, des policiers guérétois seront amenés à aller sécuriser les Jeux Olympiques et paralympiques. « La direction régionale a pris en compte le fait que nous sommes un commissariat isolé de la zone sud-ouest, assure le commissaire de Guéret, Xavier Badier. Nous sommes l’un de ceux qui ont été le moins réquisitionnés pour les Jeux. »
À l’inverse, David Fernandes, représentant départemental du syndicat Alliance, s’inquiète du fait que les patrouilles risqueraient d’être assurées par moins de policiers que d’habitude, notamment durant la période des Jeux - du 24 juillet au 11 août - où des dizaines de fonctionnaires seraient appelés à Paris selon lui. Concrètement, qu’en sera-t-il cet été au commissariat de Guéret ?
Un effectif guérétois amoindri ?Sur un effectif comptant un peu moins de 100 fonctionnaires, le commissariat guérétois sera réquisitionné à hauteur de 13 % au maximum durant la période de presque trois semaines des Jeux olympiques. Pour fonctionner normalement, le service guérétois doit avoir au moins 60 % de son effectif présent. Un socle de fonctionnement minimal qui ne sera jamais dépassé assure la direction. « Ce socle a toujours été respecté et il le sera toujours cet été, grâce notamment aux restrictions de congés imposées », détaille le commissaire Xavier Badier.
Tout le monde fera du terrain.
En effet, le ministère de l’Intérieur a décidé qu’aucun congé ne serait accordé aux fonctionnaires de police durant les trois semaines des JO. En dehors de cette période, chaque policier aura le droit à deux semaines de congés entre le 8 juin et le 8 septembre, mais pas forcément consécutives. « Ainsi, tout le monde sera présent durant cette période, explique Xavier Badier. Et tout le monde fera du terrain. » Des policiers qui jusqu’alors ne faisaient pas de terrain seront déployés dans les rues de Guéret. « Au final, il y aura peut-être même davantage d’effectifs à certains moments que lors des derniers étés. »
David Fernandes du syndicat Alliance s’inquiète toujours de la situation, bien que les effectifs seront au complet à certains moments du fait des restrictions de congés. « Il y aura un roulement, certes, mais on sera toujours en sous-effectif comme actuellement. Il ne faudra pas que quelqu’un tombe malade par exemple. Et puis ça va être très compliqué pour la vie familiale des agents. »
En compensation, il a été décidé par le gouvernement que tous les agents qui auront limité leur période de congés pendant les Jeux olympiques et paralympiques toucheraient une prime de 1.000 euros. Celle-ci sera portée à hauteur de 1.600 euros pour les agents affectés dans un département qui accueille une épreuve olympique et pour les policiers déplacés en renfort ainsi que les CRS. Tous ceux mobilisés en Ile-de-France, gendarmes et policiers, toucheront 300 euros supplémentaires.
Des renforts prévusPonctuellement, le commissariat de Guéret recevra quatre renforts pour pallier les absences durant les périodes où elles seront plus nombreuses. Mais du fait des restrictions de congés, Xavier Badier l’assure, le fonctionnement ne sera pas entaché. « Il y aura autant de patrouilles et la capacité opérationnelle sera préservée. On continuera de traiter le flagrant délit. Et on sera présent sur tous les événements qui se passeront à Guéret. » En outre, le commissaire compte s’appuyer sur sa réserve opérationnelle qu’il souhaite étoffer à l’avenir.
Vincent Faure