Le mis en cause, qui avait fait l’objet d’un contrôle en repartant de la rave-party de Chartrier-Ferrière (Corrèze) le 13 novembre 2023, avait en effet donné du fil à retordre aux militaires. Refusant de livrer la moindre information, ce dernier avait expliqué n'être « ni homme, ni femme, ni humain, mais seulement un être qui se déplaçait à bord d’une voyageuse qu’il ne conduisait pas ».
Une demande pour annuler son identitéPour confirmer l’identité de cet « être », les gendarmes avaient réussi à contacter l’ex-femme de celui-ci. Elle confirmait, via une photo, son identité, tout en expliquant que l’homme en question était parti vivre dans différentes ZAD (zones à défendre) en France. Il ressortait de cette enquête de personnalité que le prévenu avait également formulé une demande à la cour européenne de justice pour faire annuler son identité. Il s’avère que l’homme en question avait aussi des enfants, même si lui préférait parler de « fractales d’énergie ».
« Aucune altération du discernement »La question qui se posait au tribunal, face à de tels propos, était notamment de savoir si le mis en cause était apte à être jugé. Chose étonnante, l’expert psychiatre a conclu qu’il n’y avait dans ces propos « aucune altération du discernement », ni « délire », qui le rendrait irresponsable de ses actes. En d’autres termes, le mis en cause serait dans une forme de résistance passive très imaginative.
Le tribunal a donc condamné ce mis en cause, sept mentions à son casier, à six mois de prison ferme. La justice aura la lourde tâche de faire parvenir sa décision au condamné, absent lors du procès, perdu dans l’espace et le temps à bord sa voyageuse.
Pierre Vignaud