L’église de Lépaud, en Creuse, a besoin de 10.500 € pour achever sa réfection. La commune et son association de sauvegarde du petit patrimoine ont décidé de lancer un appel au mécénat populaire pour les collecter.
Ce clocher semble quelque peu nu sans sa croix et son coq. Il pointe vers le ciel en attendant patiemment que sa réfection s’achève. « Cette croix a été déposée en 2021 parce qu’elle menaçait de tomber, resitue le maire de Lépaud, Pierre Morlon. Il y a eu des infiltrations d’eau au fil des années dans le clocher et la pourriture a détruit une pièce maîtresse de charpente. Le clocher a résisté mais cette pièce a tellement souffert, que la croix, vu son poids, risquait de tomber et de causer des dégâts. »
La touche finaleIl faut dire que la charmante église de Lépaud en elle-même revient de loin. Construite au XIIIe siècle, elle a été détruite pendant la Guerre de Cent ans alors que la population de la commune était entièrement décimée. Elle sera rebâtie en 1870 par « des paysans venus de Bretagne et de l’Anjou », à qui l’on doit l’appareillage de pierres en plâtres aux joints creux, « si pittoresque », de son intérieur.@ Bruno Barlier
« Si on retrace l’histoire, on se rend compte qu’à l’époque, cette église a été reconstruite uniquement grâce au mécénat populaire »
L'élu voit là un joli clin d’œil à la campagne de fonds qui se lance aujourd’hui. Car il faut à la commune réunir 52.000 € HT pour achever la réfection du clocher et ses travaux d’embellissement.
Une enveloppe qui comprend « la reprise des angles du clocher avec du zinc, la réfection des abat-sons en bois qui ont été impactés par le temps, la remise en place de la croix, la création de nouveaux ancrages pour elle, la pose d’un coq », détaille le maire de Lépaud.@Bruno Barlier
Tout ce qui aura trait à rendre à ce clocher sa gloire d’antan tant que les échafaudages seront installés. « On en profite aussi pour poser un paratonnerre et un parafoudre pour sécuriser le bâtiment parce qu’on a été impactés deux fois par la foudre », ajoute ainsi Pierre Morlon.
21.000 euros à la charge de la communeTrès attentive à la restauration de l’église, l’Association de sauvegarde du petit patrimoine de Lépaud, présidée par Isabelle Laurent, s’est jointe à la commune pour signer une convention avec la Fondation du patrimoine et lancer une campagne de mécénat populaire pour réunir les quelque 10.500 € qui resteraient à charge à la commune soit 20%.@ Bruno Barlier
La Fondation du patrimoine va participer à hauteur de 10.500 €, le Département s’est d’ores et déjà engagé à abonder 35 % de l’enveloppe totale, 10 % en fonds propres (55.252 €) et 25 % au titre d’un contrat Boost’Comm’Une (13.131 €). Le maire attend également une subvention de DETR de l’ordre de 25 % (13.131 €).
« Le but de cette collecte, c’est d’entraîner le public dans ce mouvement de préservation de notre histoire locale et de permettre à chacun d’apporter sa pierre à l’édifice, quelle que soit la taille de cette pierre »
Plus que des pierres, il a souligné combien ce patrimoine est aussi « une part de la vie des gens du passé, des gens d’aujourd’hui et de ceux du futur ». « Pour continuer à cheminer dans l’histoire de cette église, nous nous devons de la transmettre comme nous-mêmes l’avons reçue et c’est ce que les élus de la commune de Lépaud et l’association de préservation du patrimoine ont décidé de faire en signant cette convention ».@ Bruno Barlier
Comment participer à la réfection de l'église ? ?L’appel aux dons s’adresse à tous, particuliers et entreprises qui souhaitent participer à ce projet. Chacun peut faire un don par virement ou carte bancaire sur www.fondation-patrimoine.org/100141 ou par chèque (à l’ordre de la Fondation du patrimoine - Lépaud, envoyé au 80 avenue Baudin, 87000 Limoges). À noter qu’un Fonds national a été créé à destination du patrimoine religieux, qui permet une défiscalisation des dons de 75 % au lieu de 66 % jusqu’à présent. Cette disposition vient d’être étendue à toutes les collectes en cours qui ciblent un projet relatif au patrimoine religieux comme celui de Lépaud.
Texte : Julie Ho Hoa julie.hohoa@centrefrance.com Photos : Bruno Barlier
